Cinéma / Vidéo
Une vie respectable
24 nov. 2012
L'événement est terminé
Une vie respectable (Ett Anständigt Liv)
Suède / 1979 / 102 min.
Réalisation : Stefan Jarl
Image : Per Källberg, Roland Lundin, Staffan Lindqvist
Son : Stefan Jarl
Montage : Annette Lykke Lundberg, Jan Persson, Pelle "Badis" Andersson
Production : Stefan Jarl Film Produktion
suivi de
L’héritage social (Det Sociala arvet)
Suède / 1992 / 86 min.
Réalisation : Stefan jarl
Image : Per Källberg
Son : Stefan Jarl
Montage : Annette Lykke Lundberg
Production : Stefan Jarl Film Produktion
Au début de L’Héritage social, une femme laisse un message sur le répondeur de
Stefan Jarl : « Il n’y aura pas de trilogie. Cesse de harceler ma famille ! ».
Lena est la veuve de Stoffe, l’un des mods —inadaptés, marginaux— que Jarl
filme en 1968 puis en 1979. Kenta, Jaffe et Stoffe, alors gros consommateurs
d’alcool et de cannabis, ont eu le destin attendu de toxicomanes à qui la
société et la génération précédente avaient distribué une mauvaise donne.
Revenant dix ans plus tard avec l’intention de « sauver la vie » du plus
dépendant à l’héroïne d’entre eux, Stefan Jarl apprend l’humilité dans Une vie
respectable— véritable phénomène de société en Suède où il a tenu l’affiche un
an durant.
C’est la décision de Kenta, presque clochard, d’aller se mettre au vert en
ouvrant une boutique avec son ex-femme qui décide le réalisateur à tourner un
troisième volet, L’Héritage social. Peut-il y avoir des secondes chances dans
la vie, et plus précisément, dans la Suède du début des années 1990 où débute
une importante crise économique ? Jarl semble animé par une inquiétude : voir
la génération suivante payer la rébellion de la précédente, cumulant à la Zola
héritage social et alcoolisme atavique. La beauté du film vient de la surprise
qui saisit le cinéaste quand il s’entretient avec cette jeunesse si sage.
Carina, la tête sur les épaules, cherche avant tout « la sécurité » : Patrik,
d’abord tenté par la vie militaire, nourrit désormais des ambitions de yuppie à
mille lieues de la vie marginale de son père. « Je suis un vieil hégélien,
déclare Stefan Jarl dans un entretien. Le premier film était la thèse, la
rébellion ; le deuxième, l’antithèse : l’étranglement de la rébellion par
l’usage des drogues ; et le troisième, la synthèse, porte sur la survie par le
consumérisme. En ce sens, ce troisième volet est le plus tragique… »
Charlotte Garson
Quand
À partir de 18h