Hors les murs
Avis de Tempête
Opéra de Georges Aperghis
17 - 20 nov. 2004
L'événement est terminé
Opéra de Georges Aperghis | Livret, textes : Peter Szendy et Georges Aperghis | Création musicale : Georges Aperghis | Mise en scène : Georges Aperghis | Assistante mise en scène : Emilie Morin | Création images, vidéo : Kurt D'Haeseleer/Filmfabriek | Scénographie : Peter Missotten/Filmfabriek | Direction musicale : George-Elie Octors | Informatique musicale Ircam | Assistant musical : Sébastien Roux | avec : Donatienne Michel-Dansac, Lionel Peintre, Romain Bischoff, Johanne Saunier,
Ensemble Ictus
Commande de l'Opéra de Lille et du Ministère de la culture et de la communication.
Coproduction Opéra de Lille, Opéra de Nancy et de Lorraine, Opéra de Nantes et Angers, Ircam-Centre Pompidou.
Mercredi 17, jeudi 18, vendredi 19 samedi 20 novembre, 20h00
Opéra de Lille
Samedi 28 et dimanche 29 mai,
Zénith de Nancy
Paroles de Georges Aperghis
« L'électronique a commencé à m'intéresser quand j'ai découvert que le corps pouvait y trouver sa place.
Avis de tempête est le deuxième projet que je réalise en collaboration avec l'Ircam. A la différence de Machinations, j'ai conçu la partie électronique de l'œuvre avant de composer la musique. Je dispose pour le moment de huit séquences électroniques de deux à cinq minutes chacune et c'est à partir d'elles, en les visitant, que je compose les parties instrumentales. Plus je compose, plus la musique devient contrastée, inquiétante, panique. Au centre du dispositif scénique d'Avis de tempête, il y aura une tour dans laquelle habiteront le vidéaste et Sébastien Roux, mon assistant musical. Ils distribueront images et sons mais on ne les verra pas. Autour de cette tour, il y aura des écrans vidéos en forme de cerf-volants et les musiciens de l'ensemble Ictus. Les autres personnages seront en mouvement autour du centre, ils seront filmés par des caméras disposées sur la tour qui les saisiront devant des décors toujours différents. Ainsi d'autres scènes possibles s'ajouteront à la scène principale. On peut comparer ce dispositif à une machine à distribuer des lamelles de sens contradictoires avec lesquels les acteurs tisseront des histoires sans avoir jamais le temps de les compléter. La vraie tempête a lieu dans le crâne. Il y a un personnage qui parle tout le temps de son crâne, de son crâne qui se brise comme un verre d'eau qui glace. Nous sommes tous traversés par des fluides, des sons, des images, des informations. Il devient très difficile de s'arrêter sur quelque chose.
L'électronique me permet de réaliser cet état de transition perpétuelle, de sauter d'un univers à un autre. Un son abstrait devient la voix d'un acteur, un phonème devient de l'eau qui coule, un personnage peut être parcellisé puis reconstitué ailleurs. Je travaille sur deux mondes électroniques, un univers harmonique fait d'octaves faussées et un univers de bruits infimes amplifiés qui grossissent et emportent tout. L'électronique est là pour déstabiliser l'ensemble mais aussi pour le balayer comme le ferait une vraie tempête, le devancer, le prendre de court. Face à la tempête tout devient petit, ridicule. L'assistant musical est pour moi un complice. Il doit entrer dans mon monde de virus, de maladies, de sons prédateurs. Il doit comprendre ce que je cherche, rendre un son squelettique ou au contraire le saturer, le surcharger jusqu'à ce qu'il explose, et traduire cela sur les machines de l'Ircam. »
Quand
À partir de 20h
Où
Opéra de Lille, Lille