Débat / Rencontre
Eclairages pour le XXI° siècle
Violences faîtes aux femmes
19 mars 2004
L'événement est terminé
La première des violences faîtes aux femmes est encore celle qui consiste à les rendre "invisibles". À ce titre, le XXe siècle fut marqué en France par une révolution des relations hommes-femmes : 78 % des femmes de dix-neuf à quarante-cinq ans travaillent maintenant, contre 82 % des hommes. Mais elle n'a pas touché de la même manière tous les milieux sociaux.
Des discriminations héritées des traditions sexistes persistent, et ce particulièrement pour des femmes issues de l'immigration. Vivre en France n'implique pas toujours une amélioration de leur condition, induisant au contraire de nouvelles tensions. S'affranchir d'un mariage forcé relève ainsi, juridiquement et socialement, d'un parcours du combattant où les soutiens institutionnels se font rares.
De l'historique marche des Beurs de 1983 à celle des Ni putes ni soumises l'année passée, l'égalité des Français et des Françaises de toutes origines avance à petits pas. Les progrès restent fragiles dans une République qui, tout en voulant se prémunir des "communautarismes", ne craint plus depuis peu de pratiquer la discrimination positive en faveur des femmes. Une chance peut-être, pour ces mouvements de pionnières, décrits et analysés dans le nouveau numéro d'Hommes & Migrations. Toutes défendent le droit spécifique des femmes d'origine étrangère à devenir "visibles".
Violences faîtes aux femmes*
La première des violences faîtes aux femmes est encore celle qui consiste à les rendre "invisibles". À ce titre, le XXe siècle fut marqué en France par une révolution des relations hommes-femmes : 78 % des femmes de dix-neuf à quarante-cinq ans travaillent maintenant, contre 82 % des hommes. Mais elle n'a pas touché de la même manière tous les milieux sociaux.
Des discriminations héritées des traditions sexistes persistent, et ce particulièrement pour des femmes issues de l'immigration. Vivre en France n'implique pas toujours une amélioration de leur condition, induisant au contraire de nouvelles tensions. S'affranchir d'un mariage forcé relève ainsi, juridiquement et socialement, d'un parcours du combattant où les soutiens institutionnels se font rares.
De l'historique marche des Beurs de 1983 à celle des Ni putes ni soumises l'année passée, l'égalité des Français et des Françaises de toutes origines avance à petits pas. Les progrès restent fragiles dans une République qui, tout en voulant se prémunir des "communautarismes", ne craint plus depuis peu de pratiquer la discrimination positive en faveur des femmes Une chance peut-être, pour ces mouvements de pionnières, décrits et analysés dans le nouveau numéro d'Hommes & Migrations. Toutes défendent le droit spécifique des femmes d'origine étrangère à devenir "visibles".
Avec :
Françoise Guillemaut
Sociologue, diplômée de santé publique et communautaire, elle a travaillé vingt ans sur le terrain dans le secteur sanitaire et social (femmes, migrants, demandeurs d'asiles, lutte contre le sida).
Cofondatrice de l'association Cabiria, elle s'implique depuis 10 ans dans des actions solidaires avec les personnes prostituées, et, depuis ces dernières années avec les femmes migrantes. Elle coordonne actuellement un groupe de recherche européen sur les questions de trafic et violence contre les femmes (programme Daphné avec l'Italie, l'Espagne,et l'Autriche). Auteur de Femmes et migrations, Dragon Lune, Lyon, 2001.
Horia Kebabza
Chargée de recherche, doctorante en sociologie à l'université Toulouse-le-Mirail, et titulaire d'un DESS de politiques sociales et rapports sociaux hommes-femmes, elle est le co-auteur avec Daniel Welzel-Lang d'un rapport sur la problématique des rapports filles-garçons dans les quartiers d'habitat social de Toulouse, où est notamment mis à jour le contrôle social et la violence au quotidien que subissent les jeunes filles, Jeunes filles et garçons des quartiers : une approche des injonctions de genre, Rapport de recherche (délégation Interministérielle à la Ville, mission de recherche Droit et Justice, 2003). Ses recherches actuelles portent sur la vie affective et sexuelle des jeunes des quartiers populaires, et la prévention du risque VIH/sida.
Gaye Petek
Membre du Haut-Conseil à l'Intégration (HCI) et de la Commission de réflexion sur l'application de la laïcité dans la République ("commission Stasi").
Fondatrice et directrice de l'association Elele, elle a été vice-présidente du Conseil national pour l'intégration des populations immigrées (CNIPI). Auteur de nombreux articles sur l'immigration turque (dans les revues Hommes & Migrations, VEI, etc.) et de recherches sur l'intégration (La Découverte - Syros), plus particulièrement sur l'organisation communautaire des Turcs et sur les questions liées aux femmes et aux jeunes.
Modérateur :
Philippe Dewitte
Historien, rédacteur en chef de la revue Hommes & Migrations, chercheur associé à l'Unité de recherche "migrations et sociétés" (Urmis-CNRS), auteur, entre autres, de Les mouvements nègres en France, 1919-1939 (L'Harmattan, 1985), Deux siècles d'immigration en France (La Documentation française, 2003), et éditeur de Immigration et intégration, l'état des savoirs (La Découverte, 1999).
* "Violences faîtes aux femmes", Hommes & Migrations, n°1248 mars-avril 2004, 12 f.
Quand
À partir de 19h