Exposition / Musée
Photographie expérimentale allemande 1918-1940
19 mars - 12 mai 1980
L'événement est terminé
Cette exposition est consacrée à la photographie expérimentale allemande entre 1918 et 1940.
En rassemblant aujourd’hui les œuvres de cette période, il ne s’agit pas seulement de rendre hommage à leurs auteurs mais d’apprendre à les lire pour ce qu’elles avaient de novateur. Il importe de faire un pas de plus dans la connaissance de notre histoire d’images, et d’éviter que des bluffs, souvent accompagnés de l’étiquette conceptuelle, se parent des mérites formels d’un travail dont seule la rigueur, autour des années trente, faisait le sens et l’importance. La majeure partie de la photographie d’auteurs qui existe actuellement provient en ligne directe de ces recherches allemandes.
Considérant la photographie comme un moyen d’expression spécifique et pratique, et non comme un mode de reproduction du réel, le discours de la chambre noire se donne, entre 1918 et 1940, les moyens de son autonomie. Pas à pas, les décadrages, les jeux de plongée et de contre-plongée, les flous, les bougés, les inversions de valeurs dessinent un monde qui n’existe en aucune façon ailleurs que sur le papier photographique. L’image se dégageant des pseudo-sécurités de l’objectivité, dérange un monde dont elle cerne les structures.
Laszlo Moholy-Nagy, Raoul Hausmann, Umbo, le Bauhaus. Le mythe s’est rapidement construit autour de ces dérangeurs qui, dans l’entre-deux-guerres, ont jeté en Allemagne les bases d’autres pratiques de la photographie. Mythe d’autant plus vivace que, si les textes théoriques de quelques praticiens étaient souvent traduits ou cités, leurs œuvres n’étaient que rarement exposées ; on les connaissait par ouï-dire, on reconnaissait leur influence, on reprenait leurs techniques, mais on ne les voyait que rarement.
Un premier répertoire possible des œuvres de cette période pourrait passer par une typologie des théories : dadaïsme, constructivisme, formalisme et autres, que l’on cite souvent à tort et à travers pour ne pas se pencher sur l’extraordinaire multiplicité des pratiques diverses qui révélaient justement le conflit entre la constitution d’écoles et l’individualité de quelques grands précurseurs. Il serait certainement plus fructueux de recenser les avancées techniques, les jeux de cadrages, qui donnèrent des détournements expressifs de la réalité.
D’après C.C., Le Bulletin, n°16, février-mars 1980
Quand
tous les jours sauf mardis