Cinéma / Vidéo
Manet - Klein
Le nu dans l'histoire
01 déc. 2007
L'événement est terminé
Edouard Manet (1832-1883) Le modèle au chat noir "Olympia" (1865), Musée d'Orsay, Paris - Yves Klein : Traces de l'époque bleue " Anthropométrie de l'époque bleue " (1960), Musée national d'art moderne, Centre Georges-Pompidou, Paris
Edouard Manet (1832-1883) : Le modèle au chat noir
Olympia (1865) Musée d'Orsay, Paris
En 1865, scandale au Salon. Edouard Manet montre une transposition moderne de la Vénus d'Urbin de Titien. C'est une fille nue et pâle étendue avec indifférence sur un divan. "Qu'est-ce que cette odalisque au ventre jaune, ignoble modèle ramassé je ne sais où et qui représente Olympia ?". La foule se presse comme à la morgue devant Olympia faisandée de M. Manet." Elle, c'est Victorine Meurent, un des modèles préférés du peintre. Elle a posé pour Le Déjeuner sur l'herbe et pour La Femme au perroquet, comme elle posera dix ans plus tard pour Le Chemin de fer. Placide, plastique, modèle paisible, mais femme libre et indépendante. Le tableau est une sorte d'hommage au traditionnel modèle d'atelier qui hante les désirs des peintres depuis la Renaissance. C'est aussi une provocation moderniste. Les références, les allusions mythologiques et classiques sont mises au service d'une scène contemporaine d'autant plus scandaleuse qu'elle
évoque indiscutablement la maison close.
Sept ans après la mort de Manet, à la tête du groupe de peintres, Claude Monet lui-même lancera une souscription pour acheter le tableau et l'offrir à l'Etat. Olympia continuera longtemps à obséder les peintres. Et jusqu'à Larry Rivers qui en donne en 1970 une version "nègre" (Centre Georges Pompidou)
Yves Klein Traces de l'époque bleue
Anthropométrie de l'époque bleue (1960), Musée national d'art moderne, Centre Georges-Pompidou, Paris
Epoque bleue, traces bleues, éponge bleue...Yves Klein avait bien mérité son surnom d' " Yves le monochrom". Même s'il a employé bien d'autres couleurs, c'est celle de l'azur qu'il a surtout choisie, utilisée à maintes reprises et dont il a fait, plus encore qu'un mode d'expression, une sorte d'énergie spirituelle. Klein a eu l'idée d'utiliser directement les corps nus de ses modèles comme " pinceaux vivants ", inventant par ses séances étranges, entre rituel et strip-tease, tout un catalogue de formes nouvelles. En même temps, de façon intuitive presque naïve, il a reparcouru à la fois l'histoire des images légendaires, celle des bizarreries de la nature et la noble histoire du nu en peinture.
Les Anthropométries sont en même temps une méditation sur l'empreinte, la trace, la disparition et des variations colorées sur le thème de l'incarnation.
Quand
13h30 - 14h30