Charlotte Perriand
21 juin - 6 août 2006
L'événement est terminé
Autour des pièces de la collection Design du Centre Pompidou, la manifestation retrace chronologiquement les temps forts de la vie de Charlotte Perriand (1903-1999) à travers neuf espaces - L'esprit moderne, Le logement minimum, L'engagement, Le Japon, L'équipement collectif, L'art d'habiter, Le Brésil, La montagne, La maison de thé. Plusieurs maquettes de projets non réalisés, des mises en situation d'espace, des photographies d'époque et un film inédit ponctuent la pré sentation. Enfin, la voix de Charlotte Perriand, extraite d'une émission radiophonique, accompagne le visiteur tout au long du parcours.
Autour des pièces de la collection Design du Centre Pompidou, la manifestation
retrace chronologiquement les temps forts de la vie de Charlotte Perriand
(1903-1999) à travers neuf espaces - L'esprit moderne, Le logement minimum,
L'engagement, Le Japon, L'équipement collectif, L'art d'habiter, Le Brésil, La
montagne, La maison de thé. Plusieurs maquettes de projets non réalisés, des
mises en situation d'espace, des photographies d'époque et un film inédit
ponctuent la pré sentation. Enfin, la voix de Charlotte Perriand, extraite
d'une émission radiophonique, accompagne le visiteur tout au long du parcours.
Théoricienne de l'art d'habiter et designer engagée, Charlotte Perriand a
influencé le design en s'intéressant aux questions de son temps liées aux
logements, aux équipements collectifs et aux nécessités fonctionnelles de
l'habitat. Elle a su montrer que « l'important ce n'est pas l'objet, mais
l'homme ».
Dès ses débuts, après des études à l'École de l'Union centrale des arts
décoratifs, Charlotte Perriand rompt avec la tradition et défend l'utilisation
de matériaux nouveaux comme le métal. Elle en fait la démonstration avec son
Bar sous le toit puis avec sa Salle à manger. En 1927 elle devient l'associée
de Le Corbusier et de Pierre Jeanneret pour l'équipement de la maison avec qui
elle présente un habitat moderne au salon d'automne de 1929.
Charlotte Perriand collabore aux recherches avant-gardistes de Le Corbusier sur
l'étude du logis minimum et elle les applique à des projets personnels comme
la Maison de week-end ou le Refuge Bivouac. L'étude porte à rendre l'espace le
plus fonctionnel et le plus modulable possible.
Son engagement se poursuit pendant les années 30 : proche du Parti communiste,
elle ne cache pas ses sympathies qui influencent sa réflexion sur
l'architecture moderne, ainsi qu'en témoignent différents photomontages en
particulier la Grande Misère de Paris en 1936.
Charlotte Perriand a également marqué l'histoire du design par sa personnalité.
Femme libre et passionnée, elle a su intégrer à ses réalisations son ouverture
à d'autres cultures
Invitée au Japon en 1940, comme conseillère à l'Institut d'art industriel,
Charlotte Perriand est très vite séduite par la culture japonaise qui confirme
sa vision de l'occupation de l'espace. Dès 1941, elle propose une exposition
Sélection, Tradition, Création dans les grands magasins Takashimaya à Tokyo et
Osaka et, en 1955, elle organise à Tokyo une manifestation Synthèse des arts
sur l'art d'habiter. La Maison de thé qu'elle réalise alors qu'elle a 90 ans,
témoigne d'un esprit d'ordre et d'une recherche d'harmonie qui caractérisent
l'ensemble de son oeuvre.
Au Brésil, Charlotte Perriand rencontre une autre culture qui la séduit par sa
richesse, sa sensualité et son exubérance. Pour l'appartement de fonction de
son mari, elle crée des meubles qui reflètent l'exotisme géné reux du pays,
dont une imposante bibliothèque en jacaranda et panneaux de jonc tressés, une
table en forme en bois massif et une table basse circulaire cannée.
Par ailleurs, de 1952 à 1953, Charlotte Perriand réalise de nombreux programmes
d'équipements collectifs, dans le cadre d'une collaboration avec les ateliers
Jean Prouvé : en plus d'être fonctionnel, le mobilier se doit toujours d'être «
discret et homogène face à l'architecture ». Dans cet esprit, elle développe
entre autre des unités de rangement dès 1948.
Enfin passionnée de montagne, lieu pour elle d'équilibre physique et moral,
Charlotte Perriand a collaboré pendant presque vingt ans, de 1967 à 1986, à la
création des stations de ski Les Arcs. Intervenant au niveau de l'urbanisme, de
l'architecture et de l'équipement intérieurs des appartements, elle privilégie
les larges baies vitrées donnant sur l'extérieur, les cuisines ouvertes, les
salles de bains préfabriqu ées en deux coques et une économie très étudiée de
l'espace. L'ensemble souligne l'importance accordée à la relation intérieur /
extérieur et sa recherche d'un rapport harmonieux entre l'homme et son milieu.
Charlotte Perriand a dédié sa vie « à la recherche sincère et constante d'un
art de vivre en accord avec son temps » et cette figure, qui a traversé le XXe
siècle, continue d'influencer notre habitat contemporain.
Crédits photos :
© Centre Pompidou - Adagp :
Charlotte Perriand et les Arcs. Documentaire de Philippe Puicouyoul, 2004/2005
Charlotte Perriand, Première table en forme, 1938
© Archives Charlotte Perriand, Paris - Adagp :
Charlotte Perriand, Projet Travail et sport, c. 1927
Charlotte Perriand, André Tournon, Refuge Bivouac, 1938
Charlotte Perriand, Salle à manger, Salon des artistes décorateurs, 1928
Charlotte Perriand et Junzo Sakakura avec de artisans, 1940
Charlotte Perriand, 1928, photo Pierre Jeanneret
Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand, Salon d’automne, 1929.
photo Jean Collas
Bibliothèque nuage à joues, édition Steph Simon, c. 1958. photo Marie Clérin, ©
Galerie Downtown-François Laffanour.
Quand
10h - 18h, tous les jours sauf mardis