Exposition / Musée
Pierre Jean Jouve
Voyageurs dans un paysage

L'événement est terminé
Présenter Pierre Jean Jouve, c'est une manière de saluer le regain de vitalité de la poésie française contemporaine, c'est accompagner l'attrait à nouveau croissant de ce genre littéraire.
Il se trouve que Jouve conjugue parfaitement une certaine tradition de la grande prosodie française avec une réelle modernité psychologique lorsqu'il met à jour l'énergie de l'inconscient dans les paroles et les gestes de chacun ; on se rappelle que Blanche Reverchon, son épouse, est la première traductrice, en français, de Freud. De plus, jamais l'auteur de Noces, Sueur de sang et Paulina 1880 ne s'est départi d'une quête du sacré, d'une inquiètude mystique que l'on retrouve dans l'ensemble de son oeuvre, tant poétique que romanesque et qui se manifeste actuellement chez de nombreux nouveaux poètes.
Sur une idée de Robert Bensimon (Théâtre de l'Impossible — qui monte par ailleurs Paulina 1880), la Bibliothèque publique d'information suit une voie originale mise en espace par Virginie Rocchetti. Les documents habituellement présentés dans ce type d'exposition comme manuscrits, éditions originales, correspondance, photographies de la vie de l'écrivain... sont ici peu présents. L'exposition invite plutôt le visiteur à un parcours analogique et intuitif, pas à pas, salle par salle, jusqu'au foyer de l'oeuvre, en suivant au plus près la démarche de Jouve, reconstruction émotionnelle permanente des événements de sa vie et du siècle.
L'exposition Pierre Jean Jouve sous—titrée du titre d'un de ses poèmes Voyageurs dans un paysage, a donc choisi de ne pas imposer une figure figée de l'homme, cette anecdocte, ce disparu, mais de rappeler à lui (comme le fait, dans les premières pages du premier roman de Jouve, l'héroïne, Paulina elle—même, pour évoquer la tragédie de son destin) le décor, les circonstances, les traces du monde affectif qui l'ont déterminé à créer son propre univers, à écrire et à devenir ainsi, par delà son existence, poète et témoin de l'humanité.
Le "voyage" se déploie sur quatre salles :
- L'esprit des lieux ou les paysages émotionnels
- Villes d'Europe
- Les héroïnes
- Le poète parmi les siens
Le Théâtre de l'Impossible présente Paulina 1880, dans la Grande Salle du Centre Georges Pompidou, du 4 au 8 mars 1992.
Adaptation et mise en scène : Jean Gillibert
Avec : Corine Thézier, Robert Bensimon, Jean Gillibert ; au violoncelle, Marina Sénac
Co-réalisation : Centre Georges Pompidou / Théâtre de l'Impossible / L'Autre Théâtre
Quand
tous les jours sauf mardis