Débat / Rencontre
Festival / JeuX
25 févr. - 11 mars 2012
L'événement est terminé
« JeuX ». Sur une proposition d'Elie During, un cycle de six conférences dont voici les règles : chaque joueur appuiera son propos sur un jeu choisi pour son caractère exemplaire ou singulier. Il lui associera un mouvement, une stratégie, une règle, une propriété temporelle ou spatiale – n'importe quel trait qu'il lui plaira, du moment que de ce couplage naissent des idées neuves. Chaque conférence constitue un round ou une partie distincte jouée sur un nouveau plateau. Qu'il s'agisse du morpion, du football, de la poésie, du jeu vidéo, ou encore des scènes de l'échange social présentées dans une série télé, on se demandera quels coups, quels espaces, quelles formes de vie s'inventent à travers le système des règles, quitte à pervertir l'esprit du jeu. Tristan Garcia, philosophe et romancier, ouvre les JeuX : suffit-il de considérer l'acte de tricher comme une stratégie pour atteindre ses fins en minimisant ses efforts ?
Un cycle de conférences avec Patrice Blouin, Tristan Garcia, Joseph Mouton, Mathieu Potte-Bonneville, Julien Prévieux (Joker), athieu Triclot, McKenzie Wark.
Cycle de conférences en six parties.
Une proposition d’Élie During.
Avec Patrice Blouin, Tristan Garcia, Joseph Mouton, Mathieu Potte-Bonneville, Julien Prévieux (Joker), Mathieu Triclot, McKenzie Wark.
« Le Jeu comme symbole du monde, de la société, de la création ou de tout ce qu’on voudra, le Joueur (gamer ou trickster) comme ultime avatar du sujet ou de l’artiste postmoderne, ces tropes ont rendu tant de services aux moralistes de tous poils qu’on en aurait presque oublié cette évidence portée par l’époustouflante diversité des jeux humains et animaux, socialement institués ou simplement rêvés : on ne saurait jouer sans jouer à un jeu, quel qu’il soit. Même un jeu injouable doit être suffisamment déterminé pour permettre de dire à quel jeu l’on ne joue pas. C’est du reste une chose remarquable qu’il nous arrive de porter un intérêt très vif à des jeux auxquels nous ne savons pas jouer, ou fort mal, mais dont le spectacle ou l’idée nous procurent un plaisir spécial, en même temps qu’ils font lever d’étranges pensées.
La pente ludique des artistes contemporains n’est pas étrangère à ce phénomène : elle doit autant à la fascination exercée par la prolifération matérielle des formats, des rituels, des gestes et des énoncés, qu’au désir d’inscrire l’œuvre d’art dans l’horizon d’une activité strictement improductive, voire d’un jeu sans règle qui finirait par se confondre avec la vie elle-même. Il est d’ailleurs difficile de dire si cette évolution traduit l’émergence d’une nouvelle figure de l’autonomie de l’agir artistique, ou si elle vise au contraire son dépassement sous le régime a priori plus accueillant de la participation et de la performance. « Jeu » dit aussi le caractère indécidable de la proposition ludique. Mais les jeux, justement, nous permettent peut-être de transformer pour de bon cette question rebattue.
Au cours de ces six conférences, il sera donc d’abord question des jeux en un sens à la fois étendu et local. Qu’il s’agisse du morpion, du football, de la poésie, du jeu vidéo, ou encore des scènes de l’échange social représenté dans une série télé, on identifiera dans chaque cas des opérations singulières, transposables à d’autres objets ou domaines d’activité. Par exemple, qu’est-ce qui fait reconnaître un coup ? Qu’est-ce qui distingue un tricheur ? Quels nouveaux espaces, quelles formes de la relation peuvent s’inventer à travers le système des règles, quitte à pervertir l’esprit du jeu ? ».
« Même un jeu injouable doit être suffisamment déterminé pour permettre de dire à quel jeu l’on ne joue pas. C’est du reste une chose remarquable qu’il nous arrive de porter un intérêt très vif à des jeux auxquels nous ne savons pas jouer, ou fort mal, mais dont le spectacle ou l’idée nous procurent un plaisir spécial, en même temps qu’ils font lever d’étranges pensées. La pente ludique des artistes contemporains n’est pas étrangère à ce phénomène : elle doit autant à la fascination exercée par la prolifération matérielle des formats, des rituels, des gestes et des énoncés, qu’au désir d’inscrire l’oeuvre d’art dans l’horizon d’une activité strictement improductive, voire d’un jeu sans règle qui finirait par se confondre avec la vie ellemême. ‘ Jeu ’ dit aussi le caractère indécidable de la proposition ludique. Mais les jeux, justement, nous permettent peut-être de transformer pour de bon cette question rebattue. » E. D.
Règles du jeu
« Chaque joueur appuiera son propos sur un jeu choisi pour son caractère exemplaire ou singulier. Il lui associera un coup, une stratégie, une règle, une propriété temporelle ou spatiale – n'importe quel trait qu’il lui plaira, du moment que de ce couplage naissent des idées neuves. Les coups peuvent se répondre, mais chaque conférence constitue un round ou une partie distincte jouée sur un nouveau plateau ». E. D.
RDV les 25-2 / 26-2 / 03-03 / 04-03 / 10-03 / 11-03
Elie During est maître de conférences en philosophie à l'Université de Paris Ouest – Nanterre et chargé de séminaire à l’Ecole des Beaux-arts de Paris. Outre ses travaux universitaires consacrés à Bergson et à la philosophie contemporaine, il a co-édité deux collectifs consacrés à l’art contemporain : In actu : de l’expérimental dans l’art (Presses du réel, 2009) et À quoi pense l’art contemporain ? (numéro spécial de la revue Critique, août-septembre 2010). Il est également l’auteur de Faux raccords : la coexistence des images (Actes Sud, 2010).
Julien Prévieux, artiste représenté par la Galerie Jousse Entreprise (www.previeux.net), est également l’auteur des Lettres de non-motivation (Zones, 2007). Son activité recoupe les sujets et les formats les plus divers – marché du travail, modélisations du risque, intelligence artificielle, codes graphiques, etc. – pour inventer des figures originales et ludiques du contre-emploi, sa stratégie favorite.
Quand
À partir de 14h30, tous les jours sauf mardis