Débat / Rencontre
Dado
La grande ferme, hommage à Bernard Réquichot, 1962 - 1963
06 nov. 2011
L'événement est terminé
Peintre figuratif, bricoleur de génie, envahisseur de mur, dessinateur compulsif, « correcteur » de livre, compositeur de titres, Dado (1933-2010) imagine dès son arrivée en France en 1956, une des oeuvres les plus singulières et chimériques de la seconde moitié du xxe siècle.
Peintre figuratif, bricoleur de génie, envahisseur de mur, dessinateur compulsif, « correcteur » de livre, compositeur de titres, Dado (1933-2010) imagine dès son arrivée en France en 1956, une des œuvres les plus singulières et chimériques de la seconde moitié du xxe siècle. L'artiste a été, par ses contemporains, qualifié de « petit maître surréaliste », son œuvre a été auréolée des termes « cauchemar », « chaos lugubre », « ordures », « fantasmes de terreur ». Le petit peuple a priori « monstrueux » de Dado, hurlant et grimaçant, nous invite - ici à partir de La Grande Ferme - Hommage à Bernard Réquichot (1963-1962) - à faire pourtant le chemin qui mène l'individu éprouvé par la grande histoire du bloc de l'Est à la conscience d'une condition humaine commune, universelle.
À partir de La Grande Ferme - Hommage à Bernard Réquichot (1963-1962), comment passe t-on du « cauchemar » et de l'étrangeté des apparences à un immense éclat de rire, libérateur des angoisses d'une époque mouvementée ou de drames plus personnels ? En marge des mouvements qui semblent avoir scellé le destin de l'histoire de l'art Français des quarante dernières années du xxe siècle, comme la figuration narrative pour la peinture et le Body art qui consacre définitivement les nouveaux supports (performances, installations, vidéos, photographies) dans les années 1960, l'œuvre de Dado, par la mise en place d'un « système » pictural, réemployant les classiques, assimilant les antécédents baroques, la surcharge et le caractère fantastique d'un Bosch, de l'art brut et populaire affirme la permanence de la peinture et le triomphe de son renouvellement. L'artiste avait parlé de « Syndrome Dado médical », pour affirmer sa passion, visible dans l'œuvre, de l'anatomie et de la dermatologie. Le corps humain se fait ici l'écho de l'univers et du « Livre de Job », tout en ayant été pour l'artiste, ce que la pomme ou la Sainte-Victoire fut, en son temps, à Cézanne.
Conférence animée Par Charlotte Waligora, directrice de la Fondation Rustin à Paris
Quand
À partir de 11h30