Tiresia

Tiresiade Bertrand Bonello
France, 2003, 115', 35 mm, coul., interdit au moins de 16 ans à sa sortie en salles
avec Laurent Lucas, Clara Choveaux, Thiago Teles, Célia Catalifo, Lou Castel, Alex Descas

Tiresia, un transsexuel brésilien d'une grande beauté, vit clandestinement à la périphérie de Paris. L'esthète Terranova l'assimile à la rose parfaite et la séquestre pour qu'elle soit sienne. Privée de ses hormones, Tiresia se transforme petit à petit sous ses yeux, jusqu'à ce que Terranova l'aveugle et l'abandonne. Recueilli à la campagne par une jeune fille, Tiresia développe des dons de prédiction. Mais la présence d'un oracle gêne l'Église, et le prêtre de la paroisse, fasciné, ne peut faire autrement que de se confronter à Tiresia.
Une transposition du mythe grec de Tiresias.

« C'est un film sur le corps et le destin. Il va donc du connu vers l'inconnu. À quel moment le lyrisme ? À quel moment la retenue ? Ces quatre personnages sont humains… Ce sont des âmes égarées qui cherchent un chemin… »
Bertrand Bonello, « Là est le travail », notes à Laurent Lucas, Cahiers du cinéma, n° 583, octobre 2003

« Majestueux, envoûtant, le film est un peu à l’image de sa première séquence, un magma en fusion d’une étrange beauté, à la fois lent et violent. Au-delà du jeu des métaphores que pourraient suggérer ces images, il y a là la volonté affichée d’aller travailler la matière brute, celle du cinéma serait-on porté à dire, celle des corps à l’écran bien sûr, celle également des mystères qu’une société rationnelle a en vain tenter de repousser hors champ. »
Philippe Gajan, « Tiresia, de Bertrand Bonello, au-delà des apparences », 24 images, n° 116/117, été 2004