Jean Nouvel

Cette exposition est la plus importante consacrée à Jean Nouvel - lequel en a conçu lui-même la scénographie. Elle constitue un foisonnement impressionnant de ses projets, dont les plus récents sont peu connus du grand public. Son exposition est conçue essentiellement autour d'un dispositif d'images, destiné à susciter émotions et sensations chez le visiteur, plongé tout au long du parcours, dans une semi-obscurité. Elle se veut un chantier d'idées, une pluralité d'approches de l'architecte.

Jean Nouvel est né en 1945 à Fumel (Lot et Garonne). Sa première vocation est la peinture, mais il s'inscrit en 1964 à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, dont il est diplômé en 1972. Il ouvre sa première agence avec François Seigneur en 1970.

Dès 1971 il devient architecte de la Biennale de Paris. Il pratique volontiers la scénographie, dirigeant notamment la section architecture et design de l'exposition "Les années 50" au Centre Pompidou en 1988 et plus récemment l'exposition "Le Futur du travail" et "La Mobilité" pour l'exposition 2000 à Hanovre. Il a reçu cette année trois distinctions internationales : le Prix Borromini, la Médaille d'or du Royal Institute of British Architects, le Praemium Imperiale décerné à Tokyo.

Jean Nouvel a toujours affiché des prises de position militantes, voire polémiques quant aux problèmes et décisions concernant l'architecture et la ville. Il est cofondateur du mouvement "Mars 1976" et du Syndicat de l'Architecture en 1977. Il est aujourd'hui président de l'Association pour la Mutation de l'Ile Seguin (AMIS). Sa première réalisation marquante de ce qu'il appelle "une architecture critique" est la Maison Dick (Saint-André-les-Vergers, 1976). En 1981 il est lauréat du concours pour l'Instiut du Monde Arabe, premier tournant décisif de sa carrière.

Son exposition est conçue essentiellement autour d'un dispositif d'images, destiné à susciter émotions et sensations chez le visiteur, plongé tout au long du parcours, dans une semi-obscurité. Cette exposition n'est ni rétrospective, ni exhaustive, ni scientifique. Elle se veut un chantier d'idées, une pluralité d'approches de l'architecte.

La première séquence, "l'essence de la matérialité"

Elle est une sorte d'atlas - une boîte d'images où l'espace est entièrement saturé de diapositives - qui capte immédiatement le regard du spectateur. Aux vues de loin (vues générales des projets présentées de manière statique) se juxtaposent des vues de près (détails projetés) à la limite de l'identifiable, rendant compte de l'importance de son oeuvre construit.

La seconde séquence thématique

Elle donne à voir la multiplicité, la spécificité et l'accumulation des projets entièrement conçus sur ordinateur, depuis le Centre de Culture et de Congrès de Lucerne, tournant aussi emblématique que l'Institut du Monde Arabe. Des images de synthèse collées directement sur les cimaises, de spectaculaires représentations virtuelles et hyperréalistes rendent compte des interférences, des innovations et des ruptures.

Vingt trois projets ont été sélectionnés, dont le Guggenheim Temporary Museum of Art (Tokyo, 2001), l'Ambassade de France à Berlin (1997), le musée du Quai Branly (Paris, 1999), le Carnegie Science Center (Pittsburgh, 2001), le Soho Hotel (New York, 2002)...

La troisième séquence

La question de la ville et des stratégies urbaines est présentée par deux projets majeurs et parisiens : Seine-Rive Gauche, quartier Austerlitz-Salpêtrière (Paris, 1993) et le Stade de France (Saint-Denis, 1994).Certaines étapes de ces projets sont "animées" par des courts films d'Alain Fleischer.

La quatrième séquence

Reportage photographique de Georges Fessy qui propose la visite virtuelle de onze bâtiments emblématiques, de L'IMA au Centre de Culture et de Congrès de Lucerne. Ce reportage dresse un constat de l'état actuel de ces sites, permettant au visiteur de circuler entre ces images impressionnantes quasiment projetées à l'échelle réelle et de se confronter à l'espace construit de l'architecte.

La reconstitution de l'agence est la seule salle lumineuse de l'exposition. Disposés sur trois tables, dix-huit moniteurs permettent de consulter les fichiers et les banques de données de l'agence.Des films d'Odile Fillion présentent dix-huit autres constructions de Jean Nouvel, telles la rénovation du Théâtre de Belfort ou le Musée de la Publicité.