Exposition / Musée
L'image des mots, François Vermeil
11 sept. - 4 nov. 1985
L'événement est terminé
Cette exposition est consacrée à la relation fondamentale entre les mots (le texte) et l’image dans la production graphique occidentale des années 80, au travers des images publiques de masse : affiches politiques, culturelles, publicitaires, génériques de télévision, magazines, livres, marques, etc.
Elle s’inscrit dans l’action des pouvoirs publics en vue de relancer l’intérêt pour les professions qui se rattachent au graphisme et à la typographie.
L’exposition porte sur la relation entre les éléments de langage et le design de la lettre dans la communication graphique et montre comment le langage se transforme en images.
Comme dans tous les domaines de la création, la production graphique n’échappe pas à un certain nombre de modifications dans cette période de mutation du développement économique des techniques de reproduction, de sur-médiatisation des messages, anesthésiant notre perception.
Il a semblé intéressant de vérifier si l’idée qui consiste à dire que nous vivons, dans les années 80, dans une société d’images plutôt que de textes, est effectivement justifiée.
L’occasion d’y réfléchir nous a été proposée par l’Agence pour la Promotion de la Création Industrielle, dans le cadre du plan « Graphisme et Typographie » du Ministère de la Culture, incitée par le rapport Mandel sur l’avenir de la typographie en France.
Parmi les multiples possibilités d’aborder ce problème nous avons préféré, plutôt que de faire un historique de l’écriture, chercher où et comment se manifeste le texte dans sa représentation visuelle publique. Si le texte a longtemps régné sur le sens dans notre culture occidentale comme structure élémentaire de l’organisation sociale, cela ne signifie pas qu’il disparaisse de notre circulation mentale, bien que ses effets en soient modifiés aujourd’hui.
Il est le garant de notre autonomie vis-à-vis des médias électroniques qui transmettent la presque totalité de nos expériences quotidiennes, il sert à ralentir l’information pour nous donner le temps de l’assimiler et demeurer notre seul moyen d’accès, de contrôle et de création sur les formes du savoir individuel et de l’identité privée.
Au travers du choix que nous avons effectué dans la quantité et la diversité des matériels reçus du monde entier, choix qui ne se veut en rien exhaustif, nous tenterons de faire découvrir les nouvelles tendances de la typographie occidentale, c'est-à-dire le passage d’un modèle culturel moderniste où la hiérarchie de lecture et le sens priment sur la forme, à un modèle postmoderniste où les foisonnements mettent en cause les processus mentaux de perception et se réfèrent à des esthétiques graphiques passées.
L’exposition le montre, le texte peut aussi devenir matière première dans la création artistique.
D’après François Vermeil, communiqué de presse
Quand
tous les jours sauf mardis