Cinéma / Vidéo
Cinéma du réel 2016
38e Festival international de films documentaires
18 - 27 mars 2016
L'événement est terminé
Depuis sa création il y a 38 ans, Cinéma du réel s'est imposé comme le festival de référence du cinéma documentaire en France. À l’écoute de la diversité des écritures, des formes et des idées, il rassemble un public large, fidèle, attentif et curieux.
Les écrans du festival : le Centre Pompidou, le Luminor, le Centre Wallonie-Bruxelles, le Forum des Images et plusieurs salles d’Île-de-France.
COMPETITIONS :
4 sections compétitives : Compétition Internationale /// Compétition Française /// Compétition internationale Premiers Films /// Compétition internationale Courts métrages
> Les listes des films présentés dans ces sections seront dévoilées courant Février.
Franco Piavoli : Voci del tempo
Franco Piavoli vit, filme, dessine et photographie Pozzolengo et ses environs. Ce village et ces collines, c’est ce qui aiguise son esprit de découverte, c’est ce qui inspire sa poétique.
Par le prisme de son objectif, Franco Piavoli met en valeur la beauté de la Nature, avec sobriété, sans jamais tomber dans l’angélisme ou le maniérisme. A travers le microcosme de Pozzolengo, c’est de l’univers entier dont il est finalement question. Ce cinéaste, admiré par Tarkovski ou Bertolucci, révélé par Bellochio, sera présent pour la première intégrale de son œuvre en France.
> Retrouvez au Forum -1, une exposition d’une partie de ses photographies et de nombreux dessins
Akram Zaatari – In Between
Pour cette section du festival, consacrée à des artistes travaillant à la croisée du documentaire, de la fiction et de l’art contemporain, lumière sur Akram Zaatari.
Né en 1966 au Liban, Zaatari œuvre au carrefour du cinéma, de l’art contemporain, de la photographie...Il viendra présenter une douzaine de ses films, dont une version remontée et inédite de Crazy for you, et son dernier long-métrage 28 Nights and a poem, inédit en France.
Programmé par Rasha Salti
Florence Jaugey & Frank Pineda - À l’œuvre
Focus sur l’œuvre de la documentariste Florence Jaugey et de son compagnon de vie et de travail, le cinéaste et directeur photo nicaraguayen, reporter de guerre et cofondateur d’Incine – Frank Pineda. A travers leurs films, le couple donne à voir la réalité nicaraguayenne et centre-américaine d’un point de vue social et culturel, témoignant de la vie de groupes évoluant en marge de la société. Ken Loach a par ailleurs fait appel à eux pour le tournage de Carla’s Song.
Programmé par Nicole Brenez
REJOUER : Reconstitution, représentation, réinvention dans le cinéma documentaire
Sélection d’œuvres rares, souvent méconnues, objets libres et inclassables où un «re-enactment» joue avec les codes du cinéma documentaire. Une investigation libre et subjective sur le rôle de l’acteur dans le cinéma du réel, avec toujours un clin d’œil au cinéma classique.
Programmé par Federico Rossin
Une histoire en images - Focus sur les Archives cinématographiques nationales d'Albanie (AQSHF)
Après le Chili, le Portugal et la Grèce, Cinema du réel poursuit son tour du monde des cinémathèques, acteurs primordiaux pour la défense du patrimoine cinématographique. Cette année, projecteur sur un petit pays de plus en plus présent dans les festivals et les salles européennes, l'Albanie.
L'occasion de découvrir des films rares ou censurés, dont certains seront projetés pour la première fois, notamment grâce au travail de préservation et de restauration de l’Albanian Cinema Project.
Programmé par Clarence Tsui /// En partenariat avec The Central State's Film Archive of Albania et l’Albanian Cinema Project.
Séances spéciales et événements
Des séances en avant-première, des reprises ou des hommages, en présence de nombreux invités.
Hommages à Chantal Akerman et Haskell Wexler /// Focus Nikolaus Geyrhalter avec 4 films dont l’avant-première d’Homo Sapiens /// Frederick Wiseman avec In Jackson Heights /// Sergei Loznitsa avec The Event (Sobytie) /// Sergio Oksman avec O Futebol /// Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis avec Il Solengo// Luis Ospina avec Todo comenzó por el fin...
ET AUSSI :
Arrested Cinema : l’observatoire des cinémas en résistance /// ParisDOC, le festival pour les professionnels /// ciné-concerts /// séance en audiodescription /// séances et événements hors-les-murs
Quand
À partir de 11h, tous les jours sauf mardis
Où
« Aux marges du réel » par Charlotte Garson
La Bibliothèque publique d’information présente, au Centre Pompidou, la trente-huitième édition du festival international de films documentaires Cinéma du réel. Avec près de 150 films, Cinéma du réel propose cette année de quitter le centre (de Paris) pour nous emmener aux marges – géographiques, culturelles, économiques. Rarement un festival aura si pleinement assumé ce déplacement vers des cinéastes qui vivent loin des honneurs et de l’industrie, vers des pays inexistants dans les médias, vers des façons de tourner sans retour sur investissement. Ce n’est pas que tout documentaire soit nécessairement marginal (vu du ciel, tout un courant se porte grassement) ; mais refusant de courir après le marché, Cinéma du réel revient à la mission première d’un festival : donner à voir ce qui ne parvient pas au public par les circuits habituels. Qui se targue d’avoir vu ne serait-ce qu’un film albanais ?
LE FESTIVAL CINÉMA DU RÉEL NOUS EMMÈNE AUX MARGES ET DONNNE À VOIR CE QUI NE PARVIENT PAS AU PUBLIC PAR LES CIRCUITS HABITUELS.
La section « Une histoire en images » consacrée aux Archives du Film de Tirana saisit l’initiative de restauration du Albanian Film Project pour réparer cette lacune. Le travail sur le matériau d’archive est également au cœur de la section « In Between » consacrée cette année à l’œuvre de l’artiste libanais Akram Zaatari. Puisant dans la richesse du patrimoine photographique et les techniques propres à l’archivage, ses films se réapproprient le présent à travers la réévaluation de la mémoire collective.
Aux côtés des compétitions de courts et longs métrages de l’année trône un cinéaste qui n’appartient à aucune coterie, aucune école. Franco Piavoli, dont les films sont tous projetés, n’a jamais quitté son petit village de Lombardie ; il y a tourné d’abord en amateur puis en 35 mm loin des grandes villes ou même de la banlieue. Inspirés par le symbolisme lyrique de La Terre d’Alexandre Dovjenko (1930), Il pianeta azzurro ou Voci nel tempo n’idéalisent pourtant jamais la nature. L’absence de dialogues et de son direct ainsi que le montage en extraient la quintessence abstraite, entrelaçant plusieurs lignes visuelles et sonores. L’impression d’harmonie provient d’une structure délibérément musicale. Quant aux humains qu’il filme, Piavoli les choisit dans sa communauté, et les transforme en acteurs rejouant leur propre rôle.
Rejouer, c’est justement le titre que Federico Rossin donne à la programmation qu’il propose. Les façons d’introduire du jeu d’acteur dans le cinéma du réel sont souvent sidérantes, de la mise en situation à la reconstitution. Joris Ivens, autre maître de Piavoli dont on reverra le magnifique Une histoire de vent (coréalisé avec Marceline Loridan-Ivens en 1988), avait ouvert son dernier opus à ce souffle de liberté. Empêché par les autorités chinoises de filmer la statue de l’empereur Qin dans un musée, il pose fièrement parmi des reproductions – le vent du réel souffle où il veut, celui des festivals aussi.
Charlotte Garson
Source :
Code Couleur, janvier - avril 2016, pp. 32-33