Exposition / Musée
Acquisitions du Fonds national d’art contemporain : Photographies
23 juin - 20 sept. 1993
L'événement est terminé
Cette exposition présente les acquisitions photographiques du Fonds National d’Art Contemporain, notamment des œuvres de Dieter Appelt, Tom Drahos, Alain Fleischer, Bogdan Konopka, Jean-François Lecourt, Henry Lewis, John Massey, Ron O’Donnel, Martin Parr, Denis Roche, Jun Shiraoka, Sandy Skoglund, Henk Tass, Ruth Thorne-Thomsen, Thierry Urbain, Hatty Van Zak et Joel-Peter Witkin.
Par ses choix, le Fonds national d’art contemporain a accompagné pendant les années 80 l’évolution de la photographie dans le champ des arts plastiques. S’emparant de l’histoire de l’art (Joel-Peter Witkin, Ron O’Donnel, Ruth Thorne-Thomsen…), du cinéma (Hatty Van Zak) ou des médias, les artistes ont su délimiter la place du photographique.
La notion de reportage a évolué et sest autonomisée du support de presse (Martin Parr). L’œuvre de Tom Drahos présentée ici se situe à une période de transition dans son œuvre, où il passe du reportage à l’exploration de la plasticité de la photographie.
A l’opposé du reportage, la photographie peut être détournée de sa capacité d’enregistrement du réel, l’imaginaire de l’artiste s’y substituant alors. Ainsi Henry Lewispour sa série Luna proxima, manipule objets et formes abstraites, procédant à une mise en scène qui joue à l’extrême de cette tension entre réalité et imaginaire. Ruth Thorne-Thomsen fabrique également des images dont la réalité est transformée, nous donnant à voir une fausse archéologie, à l’aide de moyens techniques très pauvres. Thierry Urbain procède pour ses « archéologies du désert » à un projet d’introspection par le biais de l’image photographique.
Certains photographes, tels Jun Shiraoka ou Bogdan Konopka, accordent à la matière même du photographique une grande importance, travaillant l’ombre et la lumière dans toutes leurs nuances.
Pour d’autres au contraire, tels Henk Tass ou Sandy Skoglund, la photographie est utilisée comme témoin, n’intervenant qu’après un long processus de mise en scène de l’image. Ainsi cette dernière sculpte au préalable chacun des éléments figurant dans ses tableaux photographiques. Joel-Peter Witkin met au point ses images en atelier, rassemblant dans ce Studio of the painter (Courbet) des éléments de la culture du XIXe siècle, avec des références à l’histoire de la peinture mais aussi à l’histoire de la photographie (Etienne-Jules Marey).
La photographie peut aussi devenir un champ d’introspection autobiographique, comme pour Denis Roche.
Dieter Appelt se livre quant à lui à une interrogation extrême, dans une démarche proche du Body-art et de la performance. La photographie est le but de ses cérémonies solaires, mettant en jeu l’image ultime de la mort.
Histoire et rôle du Fonds national d’art contemporain (FNAC) :
La création du Centre national d’art contemporain en 1965 infléchit la politique d’achat du Bureau des travaux d’art existant depuis 1878, vers les courants d’avant-garde.
C’est en 1976 que cette institution deviendra le Fonds national d’art contemporain, et en 1981 que ce dernier passera sous la tutelle de la Délégation aux arts plastiques nouvellement créée.
Les importantes augmentations budgétaires depuis 1981 ont permis au FNAC de procéder à des acquisitions plus ambitieuses aussi bien d’un point de vue quantitatif que qualitatif. Elles ont eu pour conséquence l’extension de la compétence de ses activités par la création de deux nouvelles commissions, dont la commission d’achat d’œuvres photographiques. Depuis 1981, environ 1800 œuvres de 460 artistes différents sont entrées dans la collection de photographies du Fonds national d’art contemporain.
Le Fonds national d’art contemporain a pour mission d’être le témoin de la création contemporaine à travers des choix audacieux. Il soutient notamment les jeunes artistes en enrichissant de leurs œuvres le patrimoine, et en les diffusant.
La fonction du FNAC est de constituer une collection qui se veut le reflet de la création contemporaine, attestant ainsi de sa multiplicité. Il collabore notamment avec les musées et les centres d’art, auprès desquels il effectue des dépôts destinés à conforter leurs collections, et présente par ailleurs l’art photographique contemporain en France et à l’étranger.
La troisième fonction du FNAC est d’assurer la présence de la création contemporaine dans les lieux publics. Ainsi les œuvres photographiques, par exemple, sont-elles réparties, en plus des musées et espaces d’exposition, dans les ambassades, les ministères et les palais nationaux.
D’après le dossier de presse
Quand
tous les jours sauf mardis