Exposition / Musée
Hommage à Gil Joseph Wolman, "Défense de mourir"
11 juil. - 5 oct. 2015
L'événement est terminé
« Wolman rencontre quelques personnes, participe à quelques manifestations, fait quelques choses. ». Cette autodéfinition sur un ton laconique va bien à l’auteur du Mode d’emploi du détournement, un texte théorique majeur qui dynamitait le principe de l’auteur, de l’œuvre et de son aura.
Peintre de tradition orale, Wolman (Paris, 1929-1995) invente en 1950 la « mégapneumie », une nouvelle poésie « lettriste » fondée sur le souffle. Puis il réalise en septembre 1951, L’Anticoncept, un manifeste artistique majeur du cinéma que la censure de l’époque allait interdire et qui annonçait les films du Structural Cinema dans les années 1960, notamment aux États-Unis.
Rompant avec le chef de file du lettrisme, Isidore Isou en 1952, Wolman crée l’Internationale lettriste avec Guy Debord. Co-auteur avec Debord des manifestes Mode d’emploi du détournement, puis du Relevé d’ambiances urbaines au moyen de la Dérive publiés dans la revue Les Lèvres nues en 1956, Wolman sera toutefois exclu de l’Internationale situationniste au moment de sa création. Très lié à François Dufrêne, Raymond Hains et Villeglé, il se recentre provisoirement sur l’Art-Scotch, un art de la préemption et de l’arrachage qui montre une affinité plastique avec ses amis « affichistes ».
Gil J Wolman revient plus tard sur la séparation pour ne plus s’en départir, séparant en peinture, le sujet du support. « Quand la peinture s’arrête, la parole commence. » Cette démarche ultime vers la dématérialisation de l’œuvre d’art induit chez cet artiste une prégnance des mots.
Son injonction « Défense de mourir » résonne à nos oreilles vingt ans après sa disparition.
Jean-Michel Bouhours
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis