Cinéma / Vidéo
Alain Montesse
03 oct. 2012
L'événement est terminé
Admis dans la promotion 1968-1970 de l'IDHEC, Alain Montesse participe activement au mouvement contestataire qui secoue l'école. Il réalise alors plusieurs films dont U.S.S. (1970) puis Les Situs heureux (1970-78) qui rassemblent les expériences « hippies » et pro situationnistes en une forme originale de dérive à la beauté sombre.
Admis dans la promotion 1968-1970 de l’IDHEC, Alain Montesse participe activement au mouvement contestataire qui secoue l’école. Il réalise alors plusieurs films, dont U.S.S. (1970) puis Les Situs heureux (1970-78), qui rassemblent les expériences 'hippies' d’une part et pro-situationnistes de l’autre en une forme originale de dérive à la beauté sombre.
U.S.S, 1970, 16mm (transféré sur HD vidéo), nb / coul, son, 35’
« A l'époque (1970), j'avais un pied dans la mouvance situationniste, et un autre dans la mouvance hippie, ou ce qui en tenait lieu à Paris. Ce film résulte de la tension entre les deux, et la reproduit. Il témoigne aussi de l'ambiance et des travaux du groupe de recherches qui sévissait alors à l'IDHEC. Le titre signifie UNSANITY'S SPECULUM. Le terme Unsanity est emprunté à Korzybski, et signifie 'ce qui n'a rien à voir avec la santé'; il ne faut donc pas confondre avec insanity. Le titre entier fait référence au Miroir De La Magie, de Kurt Seligman (je ne sortais que depuis peu du surréalisme). Il renvoie aussi à l'opposition USA-URSS, qui à l'époque structurait l'organisation politique de la planète. Le film est construit classiquement en 5 parties, comme le Cuirassé Potemkine, la Symphonie Fantastique, et bien d'autres tragédies ou comédies. Les textes furent choisis, un peu ré-écrits et montés seulement après que le montage images-musiques ait été à peu près achevé. Ils sont très souvent immergés dans la musique, qui parfois les recouvre complètement; leur fonction est d'apporter, en temps réel, la théorie de ce que l'on voit et entend. Mais comme on sait, il est difficile de percevoir et théoriser en même temps, on est souvent contraint de choisir. Les bruitages sont rares, et non réalistes. Le passage de l'imaginaire à la réalisation n'implique pas nécessairement l'usage de matériel technologique de pointe. Ici, toutes les surimpressions, images rythmées, etc., ont été réalisées dans la caméra, et c'est l'original sorti de cette caméra qui a été monté. Une telle façon de procéder contribue probablement à l'émergence d'un sentiment d'irréversible. » Alain Montesse.
E-30 (le jeune avec la petite caméra), 1968, 8mm, nb, son, 26’
« Tourné en 8mm, en début de printemps et en fin d'été 1968, à Bordeaux. La caméra m'avait été prêtée par Marcel Desvergnes et Claude Clastres, du CRDP de-Bordeaux. Le titre E-30 signifie 'Expérimental 30 mètres'), car au début, il ne devait faire qu'une bobine. L'intention première était de faire une mise en images du tube des Lovin' Spoonful Summer in the city (j'ignorais évidemment qu'un encore inconnu Wim Wenders réalisait à Munich à la même époque son premier film, à partir du même disque). Le hachis sonore, sur bande 6.25, date de la même époque. Après pas mal de projections en 1969-1970 (on projetait l'original...), le film bien usé est ensuite resté dans sa boite près de 40 ans. Le sous-titre 'le jeune homme avec la petite caméra' n'est apparu qu'en 2009, lors de la restauration et sonorisation finale. » Alain Montesse.
Bugey pour mémoire, 1971, 16mm, nb, son, 6’40’’
« Le 10 juillet 1971 eut lieu l'une des premières manifestations anti-nucléaires en France, dans le Bugey, à l'appel de Fournier dans Charlie Hebdo. Auparavant, il n'y avait guère eu que la manifestation de Fesseheim, le 12 avril 1971, nettement moins importante. On voit bien dans le film quelques caméras et même une voiture de l'ORTF, mais les pellicules tournées par ces caméras ne sont apparemment jamais réapparues. Jusqu'à présent, Bugey pour mémoire est donc le plus ancien document filmé sur la contestation anti-nucléaire en France. » Alain Montesse.
La bande-image est visible sur Dailymotion.
Séance présentée par Christian Lebrat (cinéaste et éditeur), en présence d’Alain Montesse.
Quand
À partir de 19h30