Cinéma / Vidéo
Aurélia Steiner (Vancouver)
25 juin 2003
L'événement est terminé
Les mains négatives de Marguerite Duras
1979, 18', 35mm, coul., son.
"Juste avant le petit jour, le film, uniquement composé de travellings, est une lente avancée à travers Paris, de la République aux Champs-Elysées. La plainte déchirante de la partition au violon d'Amy Flammer se mêle au cri d'amour dit par Marguerite Duras sur la bande-son. Destiné à la fois aux premiers hommes préhistoriques qui ont apposé et peint leurs mains sur les parois rocheuses, cet appel s'adresse également à la population obscure des déclassés, des exclus, des émigrés."
Bernard Sarrut.
"Nous avons tourné à la mi-août, Paris n'étant relativement vide qu'une semaine par an. Pendant les 45 minutes du travelling entre six heures et quart et huit heures moins le quart du matin, à part une prostituée boulevard Magenta, on n'a rencontré que des noirs, quelques femmes de ménage portugaises du côté de l'Opéra, celles qui nettoient les banques, quelques loubards aussi, quelques sans-abri. Depuis l'Indochine, depuis ma jeunesse, je n'avais jamais vu une telle population coloniale réunie dans un seul endroit. L'amour c'est à eux qu'il s'adresse."
Marguerite Duras.
Aurélia Steiner (Vancouver) de Marguerite Duras
1979, 48', 35mm, nb, son.
"Une jeune fille Aurélia Steiner écrit à un destinataire multiple et changeant : un amant marin, le spectateur, ses parents morts, ses ancêtres juifs exterminés dans les camps. Elle dit le désir, la mort. Le rectangle blanc de l'écran devient le rectangle blanc de la cour de rassemblement d'un camp d'extermination. Le film sans musique sur l'irracontable alterne entre autre des images de paysage (le ciel, la mer, les arbres) et le texte manuscrit de l'auteur." Bernard Sarrut
"Il n'y a pas de blanc dans les films en couleurs. La véritable blancheur, celle de la neige, celle de l'écume, celle des fleurs blanches les nuits de lune, elle n'est rendue que par le noir et blanc."
Marguerite Duras.
Quand
À partir de 19h