Exposition / Musée
Ettore Sottsass
20 ans de design pour Olivetti
23 avril - 9 juin 2003
L'événement est terminé
Cette exposition témoigne de la collaboration d'Ettore Sottsass avec Olivetti, l'entreprise italienne de bureautique, pendant les années 1960-1980. De nombreux dessins techniques, des croquis, des photographies, des machines à écrire, des machines à calculer, un mini-ordinateur sont présentés ainsi au public, illustrant notamment l'aventure du premier ordinateur italien Elea (1958), des projets connus comme Synthesis 45 (1975) destinés à améliorer la fonctionnalité des systèmes de bureaux (1975), ou encore l'évolution des machines à écrire Olivetti sur une vingtaine d'années.
C'est à l'occasion du don fait par Ettore Sottsass cette année au Centre Pompidou, qu'un important ensemble d'archives, de tirages photographiques, de dessins originaux entre dans les collections du Musée national d'art moderne/Centre de création industrielle.
De nombreux dessins techniques, des croquis, des photographies, des machines à écrire, des machines à calculer, un mini-ordinateur sont présentés ainsi au public, illustrant notamment l'aventure du premier ordinateur italien Elea (1958), des projets connus comme Synthesis 45 (1975) destinés à améliorer la fonctionnalité des systèmes de bureaux (1975), ou encore l'évolution des machines à écrire Olivetti sur une vingtaine d'années.
Ettore Sottsass Jr. est né à Innsbruck (Autriche) le 14 septembre 1917, d'un père architecte italien (Ettore Sottsass Sr.) et d'une mère autrichienne. Sa famille vit dans les environs de Trente dans les Dolomites. En 1929, elle s'établit à Turin, qui alors est l'une des plus ouvertes à la vie intellectuelle européenne.
Grâce à l'entremise de son père, il fréquente le cercle de "l'architecture rationaliste", ce qui détermine en partie son orientation intellectuelle. Il pratique la peinture, dessin, sculpture et photographie. Il obtient son diplôme en architecture du Politecnico de Milan en 1939. Il fait son service armé dans les montagnes du Montenegro, et sera prisonnier dans un camp à Sarajevo.
En 1947, il ouvre sa propre agence à Milan. Pendant cette période, il effectue de nombreux travaux : aménage des stands d'expositions, conçoit ses premiers meubles, travaille dans le domaine du graphisme, s'occupe d'architecture intérieure et réalise ses premiers projets d'architecture. Il fait également de la sculpture et de la peinture, qu'il n'abandonnera définitivement qu'en 1965. Toutes ces pratiques purement "artistiques" occupent une position prépondérante dans son travail et démontrent l'éventail particulièrement large de ses expériences.
En 1956, au cours d'un voyage aux Etats-Unis, il travaille pendant un mois dans l'agence de George Nelson à New York, ce qui lui permet de faire l'expérience concrète d'une réalité professionnelle nouvelle, et de découvrir un mode d'organisation entre les industries, les industriels et les artistes . À son retour, il est engagé comme directeur artistique par la société Poltronova, dont l'activité est axée sur la conception et la réalisation de mobilier contemporain. Il a ainsi l'opportunité de travailler dans une entreprise qui, avec une "production artisanale industrialisée" multiplie les expériences, et qui développe une politique commerciale mettant l'accent sur l'image du produit.
C'est en 1958 qu'Adriano Olivetti lui propose de devenir "designer consultant" indépendant. À ce titre, il participe à la création du premier ordinateur italien Elea 9003, et conçoit de nombreuses machines à écrire et calculatrices Tekne 3, Praxis 48, Divisumma 26, Valentine, ainsi que des systèmes entiers comprenant machines et mobilier de bureau Synthesis 45. "Elea" représente une étape importante, tant pour le travail de Sottsass que pour le design en général : ses qualités sont immédiatement reconnues, ainsi il se voit attribuer le Compasso d'Oro en 1959.
En 1960, il crée son propre bureau de design, Studio Ricerche Design. Des voyages marquent profondément son travail : l'Inde (1961) d'abord, avec la découverte du tantrisme et de la culture orientale, San Francisco ensuite où il rencontre des personnalités liées à la beat generation ou au pop art. Au milieu des années soixante, Ettore Sottsass mène à bien quelques-unes de ses réalisations les plus remarquables, avec, entre autres, l'ensemble des Superbox et une série de céramiques Menhir, Ziggurat, Stupas, Hydrants & Gas Pumps (1967). Ces deux réalisations emblématiques sont parmi les plus significatives de son travail. Il dessine pour Olivetti des machines à écrire, notamment Praxis 48 (1964) et Valentine (1969).
Il va faire partie, parmi les chefs de file du Design radical italien, de ceux qui privilégient le sens sur la forme et l'idéologie sur l'image. Son mobilier Containers pour l'exposition "Italy : The New Domestic Landscape" au Moma à New York en 1972, remet en question par exemple le mode d'habitation traditionnel. Il sera aussi en 1973 l'un des fondateurs de Global Tools, contre-école d'architecture et de design. Parallèlement tout en poursuivant ses collaborations avec Poltronova (série Mobili Grigi, 1970) et avec Olivetti (Synthesis 45, 1973), il commence à travailler avec la société Alessi.
En 1979, Ettore Sottsass rejoint le Studio Alchymia, avant de fonder en 1980, avec d'autres créateurs le groupe Memphis, dont la production (meubles, lampes, tissus, tapis, horloges, objets en verre et en argent) sera largement exposée sur la scène internationale. Les meubles d'Ettore Sottsass - tels la bibliothèque Claustra Carlton (1981), le meuble de rangement Casablanca (1981) ou le buffet Beverly (1981) - contribuent ainsi à la diffusion de ce mouvement représentatif du Nouveau Design, où les formes géométriques, l'utilisation des couleurs primaires et le mélange des matériaux définissent un langage inhabituel, et contestent la production industrielle uniformisante.
En 1985, il se retire du groupe et se consacre à sa propre agence Sottsass Associatti fondée en 1981, dont les activités sont multiples : architecture, graphisme et design. Il se tourne alors vers l'architecture et conçoit la maison Wolf aux Etats-Unis (Colorado) (1987-1989), et la maison Cei en Italie (Toscane,1989-1992). Très largement primée, son œuvre foisonnante a fait l'objet de nombreuses expositions. En 1994, le Centre Pompidou, qui possède de nombreux objets et dessins provenant de sa collection personnelle, lui consacre sa première rétrospective.
La société Olivetti, spécialisée dans le matériel de bureau a été créée en 1908 par Camillo Olivetti. Une machine à écrire, la M1, est lancée dès 1911, puis la M20 en 1920 et la M40 en 1930. Adriano Olivetti, ingénieur, fils de Camillo, prend une part active dans la société à partir de 1932, et fait appel à des créateurs tels que Marcello Nizzoli.
Ettore Sottsass est engagé en 1958, et très vite une relation amicale particulière s'établit entre lui et la famille Olivetti. Bénéficiant d'un statut spécial, il est consultant indépendant et non pas employé, et responsable sur le plan du design de la "Division Electronique".Il dessine, assisté de Hans von Klier, et avec l'aide du bureau d'ingénierie de Borgolombardo, sous la direction de Mario Tchou, le premier "calculateur électronique arithmétique" italien, Elea 9003.
Il poursuit une collaboration régulière avec Olivetti pour qui il conçoit de nombreux équipements de bureau. En 1965, sa Lettera DL réactualise la machine à écrire portative Lettera 22, dessinée par Marcello Nizzoli en 1950. En 1969, Ettore Sottsass, assisté de Perry A.King, dessine Valentine une nouvelle machine à écrire portable de couleur. Celle-ci réalisée en ABS moulé par injection, est légère, facilement transportable et utilisable n'importe où, grâce à sa mallette rigide qui peut aussi servir de support. Jalon dans l'histoire d'Olivetti, Valentine représente aujourd'hui un objet emblématique du design.
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis