Cinéma / Vidéo
Face à Face Michael Snow / Johan Van der Keuken
19 janv. - 7 févr. 2000
L'événement est terminé
Deux points de vue extrêmes sur la manière de saisir le temps au cinéma.Tout travail filmique peut être entendu à la fois comme expérimental et documentaire. Comme celle du tableau, la fenêtre du cinéma peut à volonté (volonté du spectateur bien entendu) se faire opaque et se montrer elle-même ou transparente et s'effacer au profit du réel. Dans un cas comme dans l'autre, le temps passe et, temps de la machine cinéma, temps du réel filmé, il n'y a qu'un temps...
Tout travail filmique peut être entendu à la fois comme expérimental et documentaire. Comme celle du tableau, la fenêtre du cinéma peut à volonté (volonté du spectateur bien entendu) se faire opaque et se montrer elle-même ou transparente et s'effacer au profit du réel. Dans un cas comme dans l'autre, le temps passe et, temps de la machine cinéma, temps du réel filmé, il n'y a qu'un temps... L'expérimental et le documentaire en somme ne sont que des asymptotes jamais atteintes, jamais totalement oubliées.
En ce sens le cinéma, réputé expérimental, d'un Michael Snow n'est jamais très loin de celui, réputé documentaire d'un Johan van der Keuken. Certes, comme le dit François Albéra, Snow s'est effectivement intéressé surtout aux constituants de la machine-cinéma dont il fait le ressort principal de ses films, tandis que la démarche de van der Keuken paraît postuler un regard... un goût pour la présence, l'affectif, l'intériorité, la communication avant tout.
A première vue (ou à se fier aux étiquettes), les deux cinéastes semblent bien se tenir effectivement aux antipodes du champ filmique. À y regarder de plus près (ou mieux, du point de vue du temps et non plus de celui de l'espace), les choses ne sont peut-être pas si simples et La Région centrale pas si étrangère à Amsterdam Global Village, car, comme le souligne Albéra encore, c'est l'expérience temporelle du spectateur qui, en dernière analyse, vient de toute façon nouer les fils apparemment disjoints de la machine et du réel. Alors, la thèse de Snow se charge de vécu, tandis que l'émotionnel de van der Keuken s'organise en pensée. C'est pour donner à chacun l'occasion
d'expérimenter ce croisement que nous avons souhaité cette programmation croisée permettant de confronter dans une temporalité commune deux des plus grands maîtres contemporains du temps filmique.
Quand
tous les jours sauf mardis
Où
Paris