Exposition / Musée
Les Rendez-vous du Forum / Tokyo Graphic Passport
Exposition, colloque, workshops & portfolio
23 sept. - 3 oct. 2011
L'événement est terminé
Les "Rendez-vous du Forum" proposent un état des lieux de la jeune création graphique japonaise, prenant en compte le champ très large de la pratique graphique, du logotype à l'affiche, en passant par le packaging, l'édition, la communication, jusqu'au design web et le multimédia. Pour l'occasion, 7 graphistes nous font l'honneur de leur présence pendant toute la durée de l'événement et participent aux colloques et workshops organisés dans le cadre de cette exposition.
Les "Rendez-vous du Forum" proposent un état des lieux de la jeune création graphique japonaise, prenant en compte le champ très large de la pratique graphique, du logotype à l'affiche, en passant par le packaging, l’édition, la communication, jusqu’au design web et le multimédia. Pour l’occasion, 7 graphistes nous font l’honneur de leur présence pendant toute la durée de l'événement et participent aux colloques et workshops organisés dans le cadre de cette exposition.
Le graphisme japonais fascine. Tout ce qui nous vient du Japon déclenche la frénésie et cet engouement commence dès 1978, avec l’arrivée sur le petit écran du dessin animé Goldorak. Quelques années plus tard, c’est la déferlante des mangas avec le succès planétaire de la série Dragon Ball qui achève d’installer le genre. Cette histoire trouve sa source le 8 juillet 1853 avec l’entrée dans la baie de Tokyo du commodore Perry et de ses canonnières à vapeur, envoyées par le gouvernement américain afin de contraindre le Japon à s’ouvrir au commerce, faisant ainsi sortir le pays de l’isolement. C’est le début de l’ère Meiji (1868-1912), la première révolution industrielle du Japon. Les arts japonais de l’estampe et du feu, parmi d’autres, entrent en nombre en Occident par la voie de ce nouveau commerce, déclenchant passion et enthousiasme. Le « japonisme » est né. À sa tête, les frères Goncourt, mais également Baudelaire, Vincent Van Gogh, Monet… feront connaître les grands maîtres de l’estampe que sont Hokusai, Hiroshigé et Utamaro, alors même que ces derniers ne sont plus à la mode dans leur pays.
En 1945, avec la nécessité de reconstruire un pays dévasté par la guerre, débute la deuxième révolution industrielle. Nous assistons au « miracle économique japonais » qui fait de ce pays, dès 1968, la deuxième économie mondiale juste derrière les États-Unis. Cette jeune superpuissance a un besoin croissant de packagings, de documents de communication, de marketings, de logotypes… et donc de graphistes pouvant porter ce renouveau. Les chefs de file en seront Yusaku Kamekura avec la remarquable affiche pour les jeux Olympiques de Tokyo en 1964 (épurée comme du Paul Rand), mais aussi Ryuichi Yamashiro, Kazumasa Nagai, Ikko Tanaka, Shigeo Fukuda, Tadanori Yokoo… Pourtant nourri de codes internationaux et d’influences occidentales, le graphisme japonais contemporain garde une part d’ombre, celle dont parle Junchiro Tanizaki dans L’Éloge de l’ombre (1933) nous rappelant que les canons esthétiques occidentaux sont inopérants. Suivront les conseils de Roland Barthes dans L’Empire des signes (1970) : « L’Orient et l’Occident ne peuvent donc être pris ici comme des ‹ réalités ›, que l’on essaierait d’approcher et d’opposer historiquement, culturellement, philosophiquement, politiquement. Je ne regarde pas amoureusement vers une essence orientale, l’Orient m’est indifférent, il me fournit seulement une réserve de traits dont la mise en batterie, le jeu inventé, me permettent de ‹ flatter › l’idée d’un système symbolique inouï, entièrement dépris du nôtre. »
À l’instar du film de Sofia Coppola, Lost in translation, le graphisme japonais reste pour partie intraduisible. Il se distingue profondément de nos schémas par le fait que les images japonaises, au même titre que l’écriture japonaise, en partie pictographique, font signes (et à ce titre peuvent être lus). Au Japon, de plus, il n’existe pas de frontières entre la publicité et le graphisme. Dans le cadre des Rendez-vous du Forum, la présence au Centre Pompidou de sept figures de la jeune scène graphique nipponne, du 23 septembre au 3 octobre permet ce dialogue « racine contre racine » comme le disait André Malraux, à travers une discipline, le graphisme, dans laquelle le Japon excelle.
Avec INABA Hideki ; KAWAKAMI Shun (ARTLESS) ; KODAIRA Masayoshi ; NAKAMURA Yugo ; KANO Mamoru (WOW) ; HISHIKAWA Seiichi (Drawing and Manual inc.) ; TANAKA Ryoji (Semitransparent).
Seront également présents à travers leurs travaux :
groovisions ; NAKAJIMA Hideki ;TycoonGraphics ; AOKI Katsunori ; HAMADA Takeshi ; OHGUSHI ; FUJIMOTO Yasushi ; KAMIKENE ; KITAGAWA Issei ; SATO Naoki ; HATTORI Kazunari ; KIKUCHI Atsuki ; TANAKA Koichiro aka Projector.
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis