Cinéma / Vidéo
Retour à Khodorciur - Journal Armémien
13 nov. 2015
L'événement est terminé
Retour à Khodorciur – Journal Arménien
de Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi
Italie, 1986, 80’, coul., arménien doublé en français par Yervant Gianikian.
Format d’origine : vidéo (¾ pouce)
Format de projection choisi par les cinéastes : à venir
Version inédite
Point de départ d’un polyptyque sur l’Arménie, ce film débute par un plan à la lumineuse simplicité : Raphaël Gianikian, père de Yervant, lit des extraits de son journal intime, écrit pendant le pèlerinage qu’il effectua à pied, seul, à 70 ans, au pays de son enfance, dans l’Est de la Turquie. Yervant Gianikian écoute ce récit, Angela Ricci Lucchi filme. À travers ce dispositif se construit une histoire individuelle et collective, un mémorial de sons et d’images qui irradie le présent. Ce « pélerin à la recherche de sa patrie perdue », ce dernier survivant du massacre de 1915, cet infatigable conteur décrit les lieux et ses rencontres avec une méticulosité exceptionnelle. L’intensité du récit, du regard et de la transmission à l’œuvre n’est jamais forcée ou illustrée par des images extérieures : elle émane seulement du texte et de la lecture. D’autant plus fortes seront alors les quelques vues aériennes de Khodorciur que Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi placent à la fin du film. On comprend toute la démarche des cinéastes qui regardent méticuleusement les photogrammes comme ils écoutent ici avec une insatiable attention les mots du père. Leur œuvre révèle, avec Retour à Khodorciur, un point aveugle de leur histoire personnelle, ainsi que de celle du siècle.
« Retour à Khodorciur invite à une nouvelle expérience : le texte, au-delà de sa puissance émotionnelle, transmet dans son écriture même, une sorte d’équivalence du ‘‘montage analytique’’ des deux cinéastes. Comme le dit Yervant Gianikian, son père « tient à distance l'histoire et les émotions ». En écoutant ce récit sans emphase, aux phrases sans adjectifs comme le dit l’auteur, j’ai souvent songé aux enchaînements nets, brutaux et sans ponctuation filmiques de Sur les cimes tout est calme et Du Pôle à l’Équateur. »
Danièle Hibon, « Retour sur un exil », galerie nationale du jeu de Paume, 2000
Quand
20h - 22h