Cinéma / Vidéo
Gabriela Fridriksdóttir
22 févr. 2007
L'événement est terminé
Ancrée dans l'imaginaire nordique, l'oeuvre de Gabriela Fridriksdóttir (née à Reykjavík en 1971) offre une réflexion sur la relation que l'on continue d'entretenir avec les mythes et les traditions.
Ancrée dans l'imaginaire nordique, l'oeuvre de Gabriela Fridriksdóttir (née à Reykjavík en 1971) offre une réflexion sur la relation que l'on continue d'entretenir avec les mythes et les traditions. Sa recherche met en oeuvre un dispositif complexe qui utilise et confronte divers médiums, donnant forme à des pièces au caractère éclectique mêlant la peinture, le dessin et la sculpture, à la danse, la musique et la vidéo.
L'héritage des traditions du monde scandinave se retrouve dans les thèmes de la prédiction (avec la figure du magicien savant à l'apparence sinistre) et de la force créatrice de la nature (avec la personnification de la mort ou l'évocation de la naissance). Prennent ainsi forme des êtres hybrides, des personnages attirants et repoussants à la fois, qui établissent des liens énigmatiques entre les objets et leur signification. Ces véritables mises en scène où des éléments mystérieux semblent reproduire les formes primitives d'antiques croyances dont le sens originel aurait été égaré, aiguisent la perception du spectateur. À l'instar de rituels initiatiques et libérateurs, ce retour aux origines n'est pas sans évoquer les états de l'hypnose et de la transe, ou encore les psychodrames réalisés à des fins thérapeutiques, qui ont aussi été transposés par le « Body Art ».
Mais si une grande tension s'installe par moments en raison de l'affrontement de plusieurs composantes, l'atmosphère qui entoure ces oeuvres est imprégnée d'une sorte de mélancolie. La célébration de l'énergie créatrice, exprimée par cette forme d'art global, ne peut se dissocier de la conscience de la fragmentation de l'homme contemporain, et de la perte définitive de ce qu'il s'obstine à vouloir retrouver. Révélée par sa collaboration avec Björk, Gabriela Fridriksdóttir a investi le pavillon islandais à la 51e Biennale de Venise avec une installation multimédia intitulée Versation / Tetralogie.
De cette dernière font partie les quatre vidéos ici présentées portant les noms des points cardinaux : North, South, East, West. Elles font référence aux quatre saisons et aux quatre éléments principaux, la terre, l'eau, le feu et l'air, ainsi qu'à autant de directions à emprunter afin de retrouver la signification originelle de l'être au commencement du monde. Réalisées en étroite collaboration avec d'autres artistes (Erna Omarsdottir, Daníel Ágúst Haraldsson, Björk Gudmundsdóttir, Borgar Thór Magnússon et Jónas Sen) ces vidéos, portées par une narration visionnaire, restituent la dimension globale du travail de Gabriela Fridriksdóttir.
South de Gabriela Fridriksdóttir
2005 / 7'31 / Beta SP / coul. / son.
West de Gabriela Fridriksdóttir
2005 / 8'37 / Beta SP / coul. / son.
North de Gabriela Fridriksdóttir
2005 / 9'30 / Beta SP / coul. / son.
East de Gabriela Fridriksdóttir
2005 / 7'08 / Beta SP / coul. / son.
Teikningar / Drawings de Gabriela Fridriksdóttir
2003 / 3'42 / Beta num. / nb / son. film d'animation
Quand
À partir de 20h