Cinéma / Vidéo
Journal de quelle guerre ?
Bernard Eisenschitz : une histoire fragmentaire du cinéma
05 oct. 2009
L'événement est terminé
La Guerre d'un seul homme, d'Edgardo Cozarinsky, 106'
La Guerre d'un seul homme, d'Edgardo Cozarinsky, 106'
Un film de guerre, puisqu'il s'agit d'un journal d'occupation, un film à plusieurs voix. Les mots - à travers la voix de l'acteur Niels Arestrup - extraits des Journaux parisiens d'Ernst Jünger, entre 1940 et 1944 officier d'occupation à Paris, sont confrontés aux images des actualités françaises officielles, parfois avec leur commentaire d'origine. Sans souci de chronologie, ces fragments sont cités - montés - par un cinéaste argentin exilé, et commentés par des musiques qu'on disait alors les unes « aryennes » (Richard Strauss, Pfitzner), les autres « dégénérées » (Schönberg, Krenek). Un va-et-vient organisé entre plusieurs strates de perception et d'aveuglement. La vérité est-elle dans l'expérience solitaire vécue par Jünger (lui-même qualifié d' « exilé intérieur » en Allemagne nazie), dans le ton pensif de son interprète, passe-t-elle à travers l'objectif (toujours objectif, paraît-il) de caméras au service de l'occupant, est-elle révélée a contrario par la voix nasillarde et arrogante qui prend le relais de la voix « de » Jünger ?
La Guerre d'un seul homme, hasardait Louis Marcorelles, « par-delà sa perpétuelle antinomie actualité(s)-littérature, dépasse la personnalité d'Ernst Jünger et nous offre la confession d'un autre artiste face à l'histoire et à ses pièges ».
Quand
À partir de 19h30