Corinna Schnitt

Après une formation d'art et de cinéma à la Kunstakademie de Düsseldorf et à la Hochschule für Gestaltung à Offenbach, Corinna Schnitt (née en 1964 à Duisburg) développe une pratique artistique essentiellement axée sur le médium cinématographique et photographique. Dès ses premiers courts métrages, sa recherche s'oriente vers l'analyse d'un univers social, solide et bien organisé, apparemment rassurant. Elle crée des scénarios basés sur l'observation de phénomènes quotidiens, qui explorent les interactions entre la sphère du privé et le contexte social. Soigneusement construits, ses films font preuve d'une rigueur structurelle et d'une originalité narrative. À travers des cadrages sophistiqués, la caméra dévoile progressivement les éléments qui composent le récit, le plus souvent par le biais de longs plans-séquences qui nous transportent à la redécouverte du paysage urbain, anodin et familier, devenu étranger. Les films de Corinna Schnitt évoquent ce qui se cache derrière l'image sécurisante des choses. Ce qui provoque un sentiment de désorientation, comme si elle retirait doucement de ses images le voile qui nous rassure. C'est ainsi que l'artiste questionne l'individu, sa singularité et ses représentations sociales, face à un contexte fortement structuré. Corinna

Schnitt a reçu le Prix du Festival international du film de Oberhausen en 2004 avec son film Living a Beautiful Life.

Schönen, Guten tag (Hello Ms. Schnitt), 1995, 5', 16 mm, nb, vo sous-titré anglais.

Une femme nettoie avec ferveur ses toilettes puis les escaliers de son l'immeuble. Plusieurs messages sur son répondeur répètent sans cesse les mêmes obsessions autour de la perte des clefs des toilettes.

Raus aus seinen kleidern (Out of your clothes), 1999, 7', 16 mm, coul., vo sous-titré anglais.

Gros plan d'une jeune femme étendant son linge sur une terrasse. Une voix off semble révéler ses pensées, ou plutôt ses obsessions autour de la propreté, pendant que l'image s'éloigne de plus en plus d'elle et traverse le paysage gris de la ville.

Das schlafende mädchen (The Sleeping Girl), 2001, 9', 16 mm, coul., vo sous-titré anglais

Une longue séquence sur les jolies maisons d'une tranquille zone pavillonnaire. D'un seul mouvement, la caméra observe ce paysage désert et silencieux à l'aspect fantomatique. Idéal de perfection ou simple illusion ?

Schloss Solitude (Château Solitude), 2002, 10', Beta SP, version anglaise.

«Je suis quelqu'un de particulier», chante une femme sur un air d'opéra dans un château rococo. Une chorale de policiers l'accompagne. La confrontation de ces éléments discordants produit un effet insolite.

Living a beautiful life, 2003, 13', Mini DV, coul., vostf

Dans cette vidéo, des acteurs jouent et incarnent «le bonheur parfait», d'après la description d'un groupe d'enfants américains.

Once upon a time, 2005, 24', Mini DV, coul., son

Un des derniers films de Corinna Schnitt construit autour d'un plan-séquence circulaire.