Cinéma / Vidéo
Programme 5 : les influences de Smith et de ses contemporains

L'événement est terminé
Diagonal Symphony (Symphonie diagonale) de Viking Eggeling
1923-24 / 18' / 16mm / nb / silenc.
"Le seul film de Viking Eggeling est à la fois remarquable et émouvant : une danse cosmique de figures abstraites denses, qui surgissent et puis sont injectées dans des séquences de création et de destruction, des phénomènes immatériels qui sont des transformations de matière et qui sont illustrées selon plusieurs niveaux. L'espace est ce à travers quoi la lumière se meut. Les figures sont des embryons, le mouvement diagonal brise l'équilibre et le repos par des activités dynamiques sans cassure. Le temps et l'espace sont interactifs. La " Symphonie diagonale " montre l'intrusion du temps et de l'espace l'un par rapport à l'autre, mais montre aussi l'irruption de formes et leurs transformations asymétriques, ou bien des symétries en rotation, des renversements et des répétitions ; tout cela évoque les principes de composition musicale - la lumière ne peut jamais être en repos." Louise
O'Connor.
Entr'acte de René Clair et Francis Picabia
1924 / 20' / 35mm / nb / silenc. avec Inge Frïss, Francis Picabia, Marcel Duchamp, Man Ray , Jan Börlin, Georges
Charensol
Né d'une boutade de Picabia, ce petit chef-d'œuvre d'imagination fut filmé pour
être projeté pendant l'entracte d'un spectacle de ballets Dada, intitulé
"Relâche". Un film complètement surréaliste. Quelqu'un est tué, son corbillard devient incontrôlable et après une course-poursuite échevelée, il s'arrête. Du cercueil sort le prétendu mort, qui fait disparaître tous ceux qui suivaient l'enterrement.
Rhythmus 21 de Hans Richter
1921-24 / 2'10 / 16mm / nb / son.
" Je me mis à filmer des suites de rectangles et de carrés de papier de toutes grandeurs, allant du gris foncé au blanc. Le rectangle et le carré me fournissaient une forme simple, un élément dont je pouvais sans peine contrôler le rapport avec le rectangle de l'écran. Mes rectangles et mes carrés de papier, je les fis alors s'agrandir et disparaître, se mouvoir par saccades ou par glissements, non sans calculer les temps avec soin, et selon des rythmes déterminés.
Partant de là, il ne paraissait pas trop difficile de mettre chacun de ces mouvements en relation avec les autres, aussi bien du point du vue du temps que de la forme.
Je suis encore aujourd'hui persuadé que le rythme, c'est-à-dire l'articulation d'unités de temps, constitue la sensation par excellence que peut procurer toute expression du mouvement dans l'art du cinéma. " Hans Richter
The Aviary de Joseph Cornell
1955 / 5' / 16mm / nb / son. musique de Hal Barlow, Winter Past
Film tourné aux cours de trois week-ends successifs à l'Union Square. La caméra s'attache à filmer les arbres, les oiseaux, les promeneurs. Cet endroit fascinait Joseph Cornell, qui voulait y établir une fondation pour les artistes et une maison d'art-thérapie. Dans ce film il décrit le parc comme s'il s'agissait d'une volière en plein air.
Cornell dont le travail n'a pas grand-chose à voir avec les surréalistes, partageait néanmoins avec eux un goût prononcé pour la " dérive " en milieu urbain, lieu de tous les hasards et de toutes les rencontres.
Lichtspiel Opus I de Walter Ruttmann
1921 / 10'30''/ 16mm / coul. / sil.
Un art visuel, se distinguant de la peinture du fait de son déroulement dans le temps (à l'instar de la musique) et du fait que le centre de gravité de l'objet artistique ne réside plus (comme dans le cas du tableau) dans la réduction d'un
événement (réel ou formel) à un moment, mais précisément dans le développement temporel de son essence formelle. Comme cet art se déploie dans le temps, un de ses éléments les plus importants est le rythme temporel du devenir optique.
Mothlight de Stan Brakhage
1963 / 4' / 16mm / coul. / silenc.
Ce qu'un papillon de nuit pourrait voir de sa naissance à sa mort si le noir
était blanc et le blanc noir.
Chartres Series de Stan Brakhage
1994 / 9' / 16mm / coul. / silenc.
" Hommage aux vitraux, aux sculptures et à l'architecture de la cathédrale de
Chartres, dédié à Wendy Jull. Sorte de partition peinte à l'image des manuscrits médiévaux. Je remercie Sam Bush, de Western Cine, de sa collaboration avec moi. Nous avons en quelque sorte travaillé ensemble comme un compositeur et un musicien interprète : je lui ai tendu ce qu'on pourrait appeler une partition peinte, accompagnée de quelques instructions - comme un manuscrit médiéval - et il en a été l'interprète. " Stan Brakhage
Dante Quartet de Stan Brakhage
1987 / 8' / 16mm / coul. / silenc.
Film peint à la main (6 ans de réalisation) qui montre les conditions terrestres de l'Enfer, du Purgatoire (ou Transition) et du Paradis (ou " l'existence est une chanson " Rilke), en quatre parties qui sont créées par la vision hypnotique des états émotionnels.
Trade Tattoo de Len Lye
1937 / 5' / 35 mm / coul. / son. musique : le Lecuona Band
Len Lye a utilisé du found footage, y compris des chutes venant de la section documentaires de la G.P.O. Film Unit ; il a transformé ce matériau en utilisant un procédé de tirage extraordinairement complexe reposant sur les trois matrices du Technicolor. Il a aussi ajouté des formes complexes au pochoir et des mots animés.
Fireworks de Kenneth Anger
1947 / 14' / 16mm / nb / son.
" Dans " Fireworks " je libérais toute la pyrotechnie explosive du rêve. Les désirs brûlants refroidis le jour par l'eau froide de la conscience s'enflamment cette nuit par les luttes libératrices du sommeil et jaillissent en gerbes de lueurs incandescentes. Ces manifestations imaginaires fournissent un répit provisoire. Un rêveur insatisfait s'éveille, sort dans la nuit cherchant une "lumière" et est conduit dans le chas de l'aiguille. Un rêve de rêve, il retourne dans un lit moins inoccupé qu'auparavant. " Kenneth Anger
" " Fireworks " vient de l'une de ces nuits d'où émergent les vraies œuvres. Ce film atteint la vivacité de notre âme, ce qui est rare. " Jean Cocteau
Puce Moment de Kenneth Anger
1949-53 / 8'/ 16mm / coul. / son.
" Puce Moment " est un film sur le rituel de l'embellissement et de la mise en beauté. Cela pourrait être du narcissisme mais c'est réellement bien plus.
C'est la glorification de l'être humain. S'habiller, c'est se parfumer, se coiffer, se maquiller. Ce qui est suggéré, c'est le rituel des soins personnels, la préparation de l'individu pour se présenter de manière séduisante en société.
Castro Street de Bruce Baillie
1966 / 10' / 16mm / coul. / son.
Inspiré d'une leçon d'Erik Satie, un film qui revêt la forme de la vie. Il s'agit de la rue qui passe devant la raffinerie californienne Standard Oil à
Richmond... Des machines et des raffineries d'un côté, des cheminées et des buildings de l'autre. La rue et le film aboutissent à une scierie peinte en rouge. Du début à la fin, la rue est composée d'éléments visuels et sonores en noir et blanc, le seul élément de couleur étant d'ordre masculin et féminin.
L'apparition sur l'écran du plan prolongé constitue pour le réalisateur l'image essentielle de la conscience.
Adventures of Jimmy de James Broughton
1950 / 11' / 16mm / nb / son.
Photographie de Frank Stauffacher; musique de Weldon Kees (jazz).
Une version satirique de la Quête du Héros, qui pour l'occasion est dépeint sous les traits d'un garçon de la campagne, naïf, qui cherche l'amour idéal dans la grande ville de San Francisco, Dans sa quête, il devra composer avec toutes sortes de frustrations aussi folles et inattendues les unes que les autres. Dans ce film, Broughton interprète lui-même le personnage ahuri de
Jimmy.
Quand
À partir de 15h
19h - 4h