Débat / Rencontre
Dépression et subversion
Colloque
16 oct. 2004
L'événement est terminé
Du spleen baudelairien aux formes cliniques de la dépression contemporaine, en passant par le concept de "nihilisme" forgé par Nietzsche, la "fatigue d'être soi" (Alain Ehrenberg) hante toute la modernité. Si la souffrance qu'elle génère lui dénie toute valeur positive dans notre société, les artistes en ont fait de longue date un puissant instrument de résistance. Vingt ans après Soleil noir, dépression et mélancolie de Julia Kristeva, le colloque
"Dépression & Subversion" aimerait s'interroger à cet égard sur la possibilité de réécrire l'histoire de l'art moderne en rendant à la dépression et aux déprimés cette place que l'ardeur tant célébrée des avant-gardes leur a peut-être volée, avec des artistes ainsi que des intervenants issus de tous les champs de la pensée : histoire de l'art, psychanalyse, philosophie, sociologie, théologie.
Du spleen baudelairien aux formes cliniques de la dépression contemporaine, en passant par le concept de "nihilisme" forgé par Nietzsche, la "fatigue d'être soi" (Alain Ehrenberg) hante toute la modernité. Si la souffrance qu'elle génère lui dénie toute valeur positive dans notre société, les artistes en ont fait de longue date un puissant instrument de résistance. Vingt ans après Soleil noir, dépression et mélancolie de Julia Kristeva, le colloque
"Dépression & Subversion" aimerait s'interroger à cet égard sur la possibilité de réécrire l'histoire de l'art moderne en rendant à la dépression et aux déprimés cette place que l'ardeur tant célébrée des avant-gardes leur a peut-être volée, avec des artistes ainsi que des intervenants issus de tous les champs de la pensée : histoire de l'art, psychanalyse, philosophie, sociologie, théologie.
"Forme démocratique de la mélancolie, la dépression est liée à l'essence même de la modernité, dont elle accompagne et infléchit les développements. Considérée rétrospectivement, l'histoire de l'art prend un tour particulier si l'on suit le fil des artistes ayant édifié leur œuvre sur l'expérience d'une disposition dépressive. La dépression induit en effet une relation au monde et à soi paradoxale, qui perturbe les grands fondamentaux de la modernité, mettant en tension dans le vécu individuel la notion d'évolution, la question de la forme, l'idéal de nouveauté, le projet social, - autant de sujets qui hantent les grands courants artistiques. La dépression, dont le psychanalyste Pierre
Fédida désignait les "bienfaits", est un agent subversif qui corrode les systèmes et bouleverse les valeurs. Affect corporel, elle investit et taraude le corps même de l'œuvre : la forme, le temps, l'agir. De l'exaltation vitaliste, principe des avant-gardes, à la menace d'extinction (l'effet Bartleby), elle peut apparaître comme le fondement et l'expression d'un art qui entre en résistance. " Catherine Grenier
Programme
Dominique Païni, historien du cinéma : La dépression prolétaire. Jean Gabin.
Georges Tony Stoll, artiste: entretien avec Catherine Grenier.
Quand
11h30 - 13h