Cinéma / Vidéo
Rien sans risque / Yella
13 déc. 2017
L'événement est terminé
Christian Petzold, Yella, Allemagne, 2007, 35 mm, 89’, coul., vostf
Laissant derrière elle un mariage raté et des rêves brisés, Yella décide de quitter sa petite ville de l’est de l’Allemagne pour partir vers l’ouest, au-delà de l’Elbe, dans l’espoir d’y trouver du travail et une vie meilleure. À Hanovre, elle rencontre Philipp, un jeune cadre financier. Elle devient son assistante et intègre l’univers des capitaux-risques, des bureaux en verre, des limousines en leasing et des couloirs d’hôtel. Tout paraît facile et Yella envisage son avenir avec Philipp. Mais son passé vient la hanter.
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Christian Petzold s’est directement inspiré du documentaire de Harun Farocki sur les investisseurs en capital-risque, Rien sans risque, pour les scènes de négociation.
« Je pense qu’il faut essayer de voir le monde d’aujourd’hui par le prisme du cinéma. Luchino Visconti et Jean Renoir voyaient le monde avec les moyens du cinéma ! C’est même le cinéma qui leur permettait de voir le monde. Je suis allé avec mon coauteur dans la région où nous avons tourné Yella, nous avons regardé le paysage et vu que les routes étaient comme les autoroutes américaines, qu’il y avait de grandes stations à essence comme on en trouve aux États-Unis. Nous avions devant nous un paysage totalement américain. Mais une Amérique dont on a terminé le rêve et dont il ne resterait que la dépression. Le néoréalisme aussi racontait des mélodrames » Christian Petzold, Les Inrockuptibles, 21 avril 2009
« La silhouette de Yella s’impose immédiatement comme une icône hitchcockienne, incontournable et obsédante : vissée à l’image (et nous avec), elle avance sur le fil d’une intrigue imprévisible et tragique, qui se (re)construit à chacun de ses pas. […] Ce qui impressionne le plus chez Petzold, c’est son talent à faire résonner discrètement des mécanismes intimes (culpabilité, désir, argent) avec la réalité du monde contemporain – entreprises en faillite et spéculation – dont il fait ressortir la nature fantastique et fantasmatique. » Amélie Dubois, Les Inrockuptibles, 21 avril 2009
Harun Farocki, Rien sans risque, (Nicht ohne Risiko), Allemagne, 2004, DCP (format d’origine : Beta num), 50’, coul., vostf
Nous n’avons pour ainsi dire jamais accès à des négociations entre entreprises, pourtant essentielles au fonctionnement de l’économie. C’est précisément ce que Farocki s’emploie à filmer ici, avec sa détermination inépuisable à montrer le monde tel qu’il fonctionne. Rien sans risque suit le déroulement des négociations entre une société de capital-risque et une entreprise qui a besoin d’argent pour un nouveau produit, dévoilant la voracité des investisseurs et la pression de l’innovation permanente.
« Ce que le capital-risque signifie est expliqué par le film lui-même. Les banques ne prêtent de l’argent que contre des garanties. Ceux qui n’en ont pas sont contraints de se tourner vers les investisseurs en capital-risque et de payer des intérêts à hauteur de 40%. Au minimum. » Harun Farocki, 2004,
Quand
20h - 22h15