Cinéma / Vidéo
Ceci n'est pas un film
05 nov. 2016
L'événement est terminé
Untying the knot(Ghereh ghoshaï), Iran, 2007, 7’, fichier HD, coul., vostf
En un plan-séquence prodigieux nous menant de la rue aux sous-sols d’un salon de vente, Jafar Panahi met en scène la détresse d’un jeune soldat et de sa sœur muette qui négocient le meilleur prix pour vendre un précieux tapis de famille. Ce court métrage est issu du film Persian Carpet, production commune de quinze cinéastes iraniens au sujet de tapis persans tissés par des artisans.
« Quand on m’a proposé de participer à Persian Carpet, j’ai refusé. Je n’aime pas ce type d’effort matérialiste. Si j’avais voulu réaliser un film sur les tapis, cela aurait été sur la beauté du tapis. Je n’aime vraiment pas l’idée de faire la promotion du produit. Mais comme ils ont insisté, je me suis souvenu de mon enfance, à l’époque où nous avions un tapis chez nous. Mon père a eu des soucis financiers, alors il a pris le tapis pour le vendre. Les gens qui étaient là étaient, comme nous, des gens ordinaires. Alors, quand j’ai accepté de faire un court métrage pour le "Projet tapis", j’ai pensé : que pourrais-je faire ? J’ai pensé qu’il devrait y avoir une unité de temps, de lieu et de personnage. Ce qui nécessiterait de ne filmer qu’un plan. »
Propos de Jafar Panahi recueillis par Peter Rist, Offscreen, novembre 2009
Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb, Ceci n’est pas un film(In Film Nist), Iran, 2011, 74’, DCP, coul., vostf
Parce qu’il est interdit de création par le gouvernement iranien, le cinéaste Jafar Panahi est condamné à travailler clandestinement chez lui. Tourné en dix jours avec la complicité de son ami et réalisateur Mojtaba Mirtahmasb, le film s’attache au déroulement d’une journée de Jafar Panahi . Il interroge la manière dont le temps passe à domicile, à l’écart des mouvements de la ville. Le hors-champ n’est néanmoins pas une menace permanente, mais aussi une somme de voix alliées, familiales et amicales. Ceci n’est pas un film est un « home movie » bouleversant, où l’imaginaire du cinéaste se mue en arme de résistance contre un temps, un lieu et un système de pensée uniques. Au fil des conversations entre les deux réalisateurs surgissent les images des précédents films de Panahi ainsi que le récit saisissant d’un film-fantôme, que le cinéaste met en scène sur un tapis à défaut de pouvoir le mettre en images. « Ce film est un témoignage de ce que l’on peut faire avec le cinéma dans un pays où l’on empêche de faire du cinéma. On peut résoudre le problème fait au cinéma par le cinéma. », déclare Jafar Panahi dans un entretien.
Quand
20h - 21h15