Débat / Rencontre
Le monde selon Michon... Les fils de Rimbaud
07 févr. 2008
L'événement est terminé
« Qui doute de l'existence d'Arthur Rimbaud ? Qui ne l'aime pas ? Qui n'a pas peur de lui ? » P.M.
« On dit que... » Michon résume, évoque, ne retient que ce qui est essentiel pour lui. C'est-à-dire tout ce qui lui sert à monter des binômes qui seraient les deux cymbales indispensables à ce que la poésie éclate.
Maman et papa. Les bondieuseries et le clairon. L'acrimonie et la désinvolture. La cruauté et la pitié. Le néant et Dieu. La fureur et l'amour. Eros, thanatos...
Rimbaud ne s'est pas fait tout seul. Voilà la thèse de Rimbaud le fils. Fils de Vitalie, l'étouffante, l'étouffoir, que, d'après Michon, Arthur finit par mettre en lui, comme en cage, mais bien vivante. Elle bouge encore, elle lutte toujours. Fils d'Izambard aussi, son prof de rhétorique, 22 ans, qui est poète, qui a publié plusieurs recueils, et qui est passé à la postérité puisqu'il a incité son élève aux vers français. Fils de Hugo, Banville, etc. Recherchant d'ailleurs la caution de ces pères.
Rimbaud le fils, on l'a compris, est donc une nouvelle version de la légende dorée. Mais autant qu'une sanctification, le mince livre magnifique de Michon, à l'écriture somptueuse, parfaite, est tout frémissant d'une implicite question angoissée: et moi, suis-je élu?
Oui, Pierre Michon l'est. Et, en fait, on voit qu'il le sait bien.
Quand
À partir de 19h30