Cinéma / Vidéo
Jean-Pierre Bertrand
Diamon'D
22 janv. 2020
L'événement est terminé
En raison du mouvement de grève national, cette manifestation est reportée au mois de janvier (date communiquée ultérieurement).
Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée.
En écho à l’exposition « Diamon’Ɑ. Jean-Pierre Bertrand » et de de la donation exceptionnelle de l’ensemble de la production cinématographique et vidéographique de l’artiste au musée national d’art moderne, le service de collection des films du Centre Pompidou organise une séance en hommage à Jean-Pierre Bertrand.
Après une formation cinématographique qui l’amène, au cours des années 1960, à travailler comme opérateur de prises de vues, l’artiste français Jean-Pierre Bertrand (1937-2016) inaugure sa carrière de plasticien au commencement des années 1970. Il réalise alors des films d’artistes en format 16mm et Super-8, de courte durée, souvent silencieux, semblables à des carnets de croquis qu’il considère moins comme des œuvres que comme des expérimentations interrogeant les dispositifs de représentation, les modalités de circulation des images et les notions de temps, d’espace et de hasard.
Séance présentée par le critique d'art et commissaire d'exposition Patrick Javault
La Chapelle Saint Gabriel, 2011, vidéo, couleur, sonore, 4 min.
Film super-8 (Citron), 1970-1974, super-8 (numérisé), couleur, silencieux, 2:30min.
Film super-8 (Pomme de terre), 1970-1974, super-8 (numérisé), couleur, silencieux, 1:50min.
Film super-8 (Fenêtre), 1970-1974, super-8 (numérisé), couleur, silencieux, 2:50min.
Film super-8 (Pot de fleurs), 1970-1974, super-8 (numérisé), couleur, silencieux, 2:50min.
Playing Dices, 1972, 16mm, noir et blanc, silencieux, 4min.
Denfert, non daté (circa 1987), vidéo, couleur, silencieux, 5min.
Samout et Moutnafret, 1993, 16mm (numérisé), noir et blanc, sonore, 9min.
Contorsions, 1971, 16mm (numérisé), noir et blanc, silencieux, 16s.
Passing Through, 2002, vidéo, couleur, sonore, 7:50min.
Mixing Hands, 1974, super-8 (numérisé), couleur, silencieux, 2:50min.
Feu d’artifice, 1970-1974, 16mm (numérisé), couleur, silencieux, 2:50min.
Onze ans avant l’an 2000 (le chanteur), 1989, vidéo, couleur, sonore, 2:36min.
Treize ans avant l’an 2000 (Mixed Mediums), 1987, vidéo, couleur, sonore, 13:20min.
Sans titre (Diamon’d), non daté, 16mm (numérisé), couleur, silencieux, 3min.
Treize ans avant l’an 2000 (in search of Miraculous), 1987, vidéo, couleur, sonore, 6:50min.
Le Diable assurément, 2004, vidéo dv, couleur, sonore, 4min.
Crime, 2000, vidéo dv, couleur, sonore, 6:13min.
Les films de Jean-Pierre Bertrand se prêtent naturellement à un regroupement à la fois chronologique et catégoriel. Il y aurait tout d’abord les films en super 8 ou en 16 mm des années 1970, assimilables au cinéma expérimental et qui (ensemble avec boîtes, photos, dessins ou récits) participent à l’invention de son art. Viendraient ensuite à la fin des années 1980 et début des années 1990 des gestes de cinéma croisant le documentaire et la fiction, et qui nous parlent indirectement de la création et de la façon dont ce qui s’expose s’adresse à nous. Enfin, à partir des années 2000, des films à la fois plus hermétiques et plus ouverts, en phase avec le cinéma d’exposition qui s’impose alors. Tout au long de cette relation d’une quarantaine d’années avec le cinéma, on rencontre aussi des films tirés des expositions et des reprises, manipulations ou relectures du matériau existant. À côté de films rigoureusement cadrés et composés avec une stricte économie de plans, d’autres emportés par un zoom ou un travelling, et d’autres encore où l’image est travaillée comme un matériau.
Ce regroupement est aussi commode qu’imparfait puisque, par exemple, Crime ou Darwin, des années 2000, pourraient entrer dans la catégorie « expérimental », tandis que Treize ans avant l’an 2000, documentant l’exposition du Magasin de Grenoble en 1987 est une œuvre de cinéma autonome et tout à fait centrale dans l’œuvre de Jean-Pierre Bertrand.
En réunissant un nombre important de ces films presque classiques et en y adjoignant quelques inédits qui leur font écho, voire les annoncent, j’aimerais faire apparaître certaines affinités, certains liens plus ou moins flagrants, malgré les différences de registre et d’intention. Que les passants qui traversent place Denfert-Rochereau au tournant des années 1990 fassent signe à ceux de l’Avenida Corrientes, une vingtaine d’années plus tôt, que d’un taxi à l’autre on glisse d’une ville réelle - le Buenos Aires borgésien - à celle imaginaire de Kubrick dans Eyes Wide Shut, ou bien encore que le sourire du peintre épris de vitesse réponde par avance à celui de Moutnefret. Cela avec la conviction que cette activité menée en parallèle (avec parfois de longs intervalles entre deux réalisations) constitue bien une œuvre cinématographique, l’idée étrange que le hors-champ de l’image pourrait communiquer avec l’espace de la projection, et le sentiment que ces films à la fois éclairent et renforcent la réalité du monde édifié et habité par Jean-Pierre Bertrand.
Remerciements : Patrick Javault, Nina Rodrigues-Ely, Viana Chesneau et Samuel Bertrand.
Quand
17h - 19h