Los Angeles Plays Itself

Cinéaste, critique et enseignant, l’Américain Thom Andersen est l’une des figures majeures du cinéma documentaire contemporain. Explorant la capacité du cinéma à donner corps au réel, ses films interrogent la représentation et les multiples enjeux idéologiques sous-jacents. Marquée par un recours quasi-constant aux images d’archives et aux extraits de films, l’œuvre de Thom Andersen constitue un lieu idéal d’observation du monde. Invité à commenter un ensemble de films, pour certains encore inédits en France, Thom Andersen dresse avec son film Los Angeles Plays Itself (2003) le portrait de sa ville d’adoption vu à travers le prisme du cinéma Hollywoodien. Associant divers matériaux cinématographiques, le cinéaste déconstruit les représentations stéréotypées d’un décor à l’échelle d’une mégalopole. Pour Thom Andersen, le cinéma constitue à la fois l’archive et l’outil de sa propre analyse. Ici, les productions hollywoodiennes deviennent les éléments d’une étude critique de l’écart - bien souvent idéologique - qui sépare la représentation de son sujet.
Séance en présence de Thom Andersen (présentation en anglais).

Thom Andersen, Los Angeles Plays Itself, 2003, DCP, nb./coul., son, 169min. (vo. anglais)

« Mon travail n’est pas expérimental, n’est-ce pas? Les gens qualifient Los Angeles Plays Itself d’essai filmé, je préfère le considérer comme un documentaire. Je pense que lorsque l’on va voir un film documentaire, nous devrions apprendre quelque chose, et je ne pense pas que cela soit une idée radical. Bien sur, nous apprenons également d’un bon film de fiction, bien qu’il s’agisse peut-être d’un autre type de vérité. Je pense que tous les films devraient aspirer à la vérité, mais les gens comprennent à tort cette idée lorsqu’il s’agit de films. Ils pensent que la vérité est une question de précision, ce qui est inatteignable de part la nature même du film, qui résulte d’une opération de sélection par le cadre et le montage. La vérité est simplement une aspiration, à l’instar des autres vertues classiques – la charité, par exemple. Parfois, vous pouvez donner de l’argent à un mendiant ou continuez votre chemin ». Thom Andersen (Artforum, 06/03/2016)

Le cycle Thom Andersen est organisé en association avec le Österreichisches Filmmuseum (Vienne) ; et à l’occasion de la parution des écrits de Thom Andersen, Slow Writing (2017), aux éditions The Visible Press

Remerciements : Thom Andersen, Österreichisches Filmmuseum (Vienne) et Lux (Londres).