Exposition / Musée
Portraits de chorégraphes
Photographies de P.-J. Kaplan
22 déc. 1993 - 21 févr. 1994
L'événement est terminé
Cette exposition est consacrée à la photographe Peggy Jarrell Kaplan.
Au Centre Georges Pompidou, le théâtre ou la danse ne sont pas uniquement présents sur la scène. Ils sont aussi montrés dans leur rapport aux autres arts, et à la vie tout court. Comme en témoigne la belle exposition des portraits de chorégraphes américains par la photographe Peggy Jarrell Kaplan.
[…] D’Yves Musard à Merce Cunningham, en passant par ceux de Mark Morris, Susan Blankenshop, Anne-Teresa de Keersmaeker, Reinhild Hoffmann et combien d’autres, un même calme envahit l’image. Une étonnante passivité. Quelle est donc cette tranquille lucidité qui éclaire, doucement, les visages de ces chorégraphes et danseurs ? […] Appelons cela, en ce qui concerne Peggy Jarrel Kaplan, l’inspiration du chorégraphe.
Ushio Amagatsu, le chorégraphe de Sankai Juku, lui demanda si elle souhaitait « quelque chose de naturel ». « Non, non, pas du tout », lui répondit-elle… Préférant la tricherie significative de la pose au cliché spontané, elle trouve dans ce qui tient lieu de face à face, le moment d’une concentration, une sorte de transparence. Il n’est pas sûr, au demeurant, que tous les chorégraphes photographiés par Peggy Jarrell Kaplan acceptent de reconnaître leur image dans ce qui résulte de ce face-à-face. Bob Wilson, habile, a choisi la dissimulation. Pina Bausch a confié à l’objectif l’intensité de sa présence fantomatique.
Pour reprendre le mot de Diane Arbus, « A photography is a secret about a secret ». […] On est confondu par l’étrange douceur, spirituelle, pour ne pas dire religieuse, qui en émane. « Les danseurs sont de nouveaux saints », disait Peggy Jarrell Kaplan en présentant ses portraits au festival Montpellier-Danse. Toutefois, pas plus qu’elle ne les dénigre, elle ne cherche à sacraliser les chorégraphes qu’elle « collectionne ». […] Dans la caresse réciproque des visages et des images, la passion de portraitiste de Peggy Jarrell Kaplan rencontre la passion des chorégraphes.
D’après Jean-Marc Adolphe, Le Magazine, n°78, 15 novembre 1993-15 janvier 1994
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