Le Pays boisé

Naomi Kawase, Ma seule famille (Tatta hitori no kazoku), Japon, 1989, Beta (format d’origine : 8 mm), 10’, coul., vostf et angl., inédit

Une journée dans la vie de Uno Kawase, la grand-tante devenue grand-mère adoptive de Naomi Kawase. Uno fait le ménage, la cuisine, les courses, se recueille sur la tombe de son mari, feuillette un album de photos qui montrent presque toutes Naomi enfant. Elle pense au passé, à Naomi, à leurs moments difficiles.

Réalisé dans le cadre de ses études, ce court métrage de Naomi Kawase est le premier d’une série de home movies faisant le portrait de sa grand-mère, figure tutélaire de toute l’œuvre à venir.

« Filmer une relation avec une autre personne par le biais de la caméra pose toujours le problème de l’influence de la caméra sur cette relation. Ma seule famille est le premier travail où vous filmez votre grand-tante, et vous la filmez en très gros plans dès ce film. Mais ce qui est particulièrement intéressant, c’est ce carton qui apparaît à la fin : "Avec la présence de la caméra entre nous, le rapport avec ma grand-mère a changé." […] Au lieu de penser, comme c’est souvent le cas de la théorie documentaire, que la caméra détruit la réalité en interférant avec elle, vous utilisez la caméra comme un outil positif, qui ne risque pas de détruire, mais au contraire crée une réalité. » Aaron Gerow, entretien avec Naomi Kawase, festival de Yamagata, 2000

Naomi Kawase, Maintenant (Ima), Japon, 1989, Beta (format d’origine : 8 mm), 5’, coul., muet, inédit

Un essai poétique sur les quatre éléments, l’eau, l’air, le feu et la terre, et une ode à la nature qui entoure Naomi Kawase, du lever du jour à la tombée de la nuit.

Naomi Kawase, Le Pays boisé / L’Histoire des bûcherons (Somaudo monogatari), Japon, 1997, Beta (format d’origine : 8 mm gonflé en 16 mm), 73’, coul., vostf et angl., inédit

Dans la région montagneuse et forestière de Nara où elle a grandi, Naomi Kawase filme des habitants vieillissants au fil de leurs activités quotidiennes. En même temps que le travail acharné, le dénuement et l’isolement apparaît leur attachement profond à cette vie dans la nature.

La cinéaste livre ici un magnifique portrait documentaire d’un monde paysan en train de disparaître, poursuivant le travail entrepris avec Suzaku par le versant de la fiction. Le Pays boisé a obtenu une mention spéciale au festival Visions du Réel (Nyon, Suisse) en 1999.

« Je dépeins cette communauté de manière très personnelle, en montrant les relations entre moi-même et les personnes qui y vivent […]. Je pense que la phrase "tourner ensemble" me va très bien. C’est un monde qui n’aurait pas existé si ces conversations entre ces personnes et moi n’avaient pas eu lieu. » Naomi Kawase, entretien avec Aaron Gerow, festival de Yamagata, 2000

Prochaine séance le Jeudi 20 décembre