Exposition / Musée
C'est à vous Monsieur Gasiorowski !
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L’exposition C’est à vous Monsieur Gasiorowski ! est la première grande monographie consacrée à cet artiste depuis sa mort en août 1986, la présentation la plus complète réalisée sur celui que beaucoup considèrent comme l’un des plus importants peintres français depuis les années soixante.
Son itinéraire est marqué par une volonté inlassable de rejoindre ce qu’il appelait « le grand fleuve Peinture », c’est-à-dire l’ensemble des possibilités offertes par la peinture considérée dans toutes ses manifestations : savoir, mémoire, mythe, formes et expérience de soi.
Après des études à l’école des Arts et Métiers, Gérard Gasiorowski (1930-1986) commence à peindre alors que l’Ecole de Paris expirante n’offre que peu d’alternative. Il s’interrompt de 1959 à 1964.
A cette période, stimulé par l’apparition du Pop Art en France présenté par la galerie Sonnabend, il reprend son activité et regroupe ses premier travaux sous le titre C’est à vous Monsieur Gasiorowski. Le ton de ce générique indique bien la décision déterminée dont relève cette entrée en peinture. L’année suivante, en 1965, l’artiste entreprend une seconde série intitulée L’approche et engage une réflexion passionnée sur le rapport difficile qu’entretiennent image et peinture. C’est cette période, de 1965 à 1973, peu montrée depuis vingt ans, qui inaugure l’exposition du Centre Pompidou, soit celle qui l’a conduit en huit ans à une critique sévère de la représentation et à un renoncement au tableau. La violence théorique de son propos sur l’image l’associe à des artistes comme Gerhard Richter ou Andy Warhol. Paraissant considérer l’impact émotif des images comme une condition insuffisante pour parvenir à la « Peinture », il s’impose alors, dans un retrait social quasiment absolu, un long travail sur lui-même qui prendra des formes multiples.
La fécondité de ce long silence de huit ans représente la plus grande partie de l’exposition. Pendant cette période, Gasiorowski peint sur papier renonçant totalement à la signification symbolique de la toile, considérant peut-être que le temps n’était pas venu de reprendre le tableau. Il donne lieu à trois fictions majeures, ayant chacune une fonction symbolique :
La Guerre (1973-74) est la façon de réaliser et de représenter la rupture d’avec le monde et la représentation de la violence de son interrogation sur les possibilités de faire encore de la Peinture.
L’Académie (1975-78) met en scène un professeur tyrannique et les figures de l’avant-garde du moment condamnés à faire des exercices imposés sous forme de centaines de chapeaux. En fait, cette académie peut être lue comme la volonté de s’extérioriser de sa propre œuvre pour en rendre possible l’évaluation.
Enfin, ultime fiction, Kiga (1976-80) qui renverse L’Académie et qui n’est autre que « Peinture ». Pendant plusieurs années l’artiste va lui dédier toute son activité et lui faire des milliers d’offrandes qui, après cette longue méditation, après cette intégration de l’histoire de la peinture et cette transformation de soi indispensable pour pouvoir peindre à nouveau, lui permettront de rejoindre le tableau.
L’exposition se termine par Une pluie de peinture, c’est-à-dire par les grands tableaux symbolisant sa réconciliation avec lui-même et avec une histoire de la peinture qui court sans rupture des taureaux de Lascaux à aujourd’hui.
D'après le communiqué de presse
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