Spectacle / Concert
Patrick Wolf
24 juin 2005
L'événement est terminé
Patrick Wolf vit en Angleterre dans les terres fertiles en drames et en légendes souvent écrites par Thomas Hardy et, visiblement, ce romantisme patraque et cette mélancolie qui colle aux bottes demeurent contagieux un siècle plus tard. C'est là, dans le grand Ouest, loin des modes, des cliques et des sons obligatoires de saison, que Patrick Wolf peaufine un étrange songwriting, à la fois luxuriant et fauché, allègre et laminé, pop et déstructuré - le vieux fantasme de Björk : les arrangements de Stockhausen avec les mélodies de Boney M. Un genre de folklore d'après-apocalypse quand, des musiques recensées, subsisteront uniquement des souvenirs épars, des débris fanés. Les influences de ce second album sont donc aussi clairsemées que distordues par la confusion, à peine reconnaissables - surtout livrées dans de telles combinaisons où, dans une même chanson, Nick Cave rencontre Brian Eno, Scott Walker le Beta Band ou Morrissey des lutins médiévaux. Mais si une écoute superficielle ne donne de Wolf que l'image d'un incurable romantique, d'un tendre et fragile troubadour au folk excentrique, avec une tendresse parfois coupable pour les années 80, une plongée dans des merveilles comme The Libertine ou This Weather révèle une écriture largement plus complexe et un univers résolument perturbé, agité, glorieusement largué. Car si ces chansons - avec leurs airs de vieux garçon (vétéran, Wolf n'a pourtant que 21 ans) et leur soin maniaque - jouent dans des teintes pastorales, leurs sous-bois sont dangereux, accidentés, vierges, généreux en coups de froid et mauvaises rencontres. Après tout, sous son apparence d'agneau, Patrick s'appelle Wolf, et le loup est dans la bergerie.
Jean-daniel Beauvallet / les Inrockuptibles
Patrick Wolf vit en Angleterre dans les terres fertiles en drames et en
légendes souvent écrites par Thomas Hardy et, visiblement, ce romantisme
patraque et cette mélancolie qui colle aux bottes demeurent contagieux un
siècle plus tard. C’est là, dans le grand Ouest, loin des modes, des cliques et
des sons obligatoires de saison, que Patrick Wolf peaufine un étrange
songwriting, à la fois luxuriant et fauché, allègre et laminé, pop et
déstructuré – le vieux fantasme de Björk : les arrangements de Stockhausen avec
les mélodies de Boney M. Un genre de folklore d’après-apocalypse quand, des
musiques recensées, subsisteront uniquement des souvenirs épars, des débris
fanés.
Les influences de ce second album sont donc aussi clairsemées que distordues
par la confusion, à peine reconnaissables – surtout livrées dans de telles
combinaisons où, dans une même chanson, Nick Cave rencontre Brian Eno, Scott
Walker le Beta Band ou Morrissey des lutins médiévaux. Mais si une écoute
superficielle ne donne de Wolf que l’image d’un incurable romantique, d’un
tendre et fragile troubadour au folk excentrique, avec une tendresse parfois
coupable pour les années 80, une plongée dans des merveilles comme The
Libertine ou This Weather révèle une écriture largement plus complexe et un
univers résolument perturbé, agité, glorieusement largué.
Car si ces chansons – avec leurs airs de vieux garçon (vétéran, Wolf n’a
pourtant que 21 ans) et leur soin maniaque – jouent dans des teintes
pastorales, leurs sous-bois sont dangereux, accidentés, vierges, généreux en
coups de froid et mauvaises rencontres. Après tout, sous son apparence
d’agneau, Patrick s’appelle Wolf, et le loup est dans la bergerie.
Jean-daniel Beauvallet / les Inrockuptibles
www.patrickwolf.com
Quand
À partir de 20h30