Débat / Rencontre
Assemblée solidaire : Iran, les arts en résistance
08 mars 2023
L'événement est terminé
Depuis le décès de la jeune kurde Zhina Mahsa Amini le 16 septembre 2022, iraniennes et iraniens protestent contre le régime de la République islamique. L’affirmation « Femme, vie, liberté » chantée, taguée, scandée dans les manifestations violemment réprimées, a fait le tour du monde.
En solidarité avec le peuple iranien, et à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Centre Pompidou organise le 8 mars une assemblée pour faire écho à ce vaste mouvement de contestation. À l’initiative de la réalisatrice et plasticienne Bani Khoshnoudi, il s’agit aussi de recueillir des témoignages d’artistes et de réfléchir au rôle de l’art et de l’artiste dans la lutte et dans la reconstruction d’une société marquée par tant de violence.
La révolution en cours, qui se répand dans tout le pays, du Kurdistan au Baloutchistan est la suite des années de lutte, de révoltes et de travail au quotidien des penseurs, des activistes, des étudiant(e)s, des avocat(e)s, des écrivain(e)s, des artistes, des cinéastes, etc.
Le régime qui a pris le pouvoir après la victoire de la Révolution de 1979 a instauré les pires formes de répressions, de censures, de violences à l’égard de toute personne qui pouvait remettre en cause leur projet.
Dans ce contexte répressif, une résistance accrue s’est formée dans les arts et la culture qui sont confrontés à une censure et une surveillance par le régime.
Il est primordial et nécessaire de pouvoir se tourner vers cette longue histoire de luttes à travers le prisme des arts. Penser une « résistance culturelle » pour apprécier et réfléchir aux formes qui ont essayé toutes ces années de combattre la violence barbare dont nous sommes les témoins aujourd’hui.
Cette assemblée a à cœur de donner la parole à des intellectuel(le)s iranien(ne)s pour éclairer le processus de révolution en cours, ainsi qu’aux artistes iranien(ne)s dont le travail s’est situé dans cette résistance depuis des années.
Les intervenants
Chahla Chafiq, écrivaine et sociologue. Elle a écrit plusieurs ouvrages sur les causes et les conséquences politiques et sociales de l’idéologisation de l’islam, notamment au regard de la situation des femmes. Elle a notamment publié Le rendez-vous iranien de Simone de Beauvoir (éditions Ixe, 2019).
Ghazal Golshiri, journaliste. Correspondante en Iran entre 2016 et 2019, elle écrit pour Le Monde sur le soulèvement iranien actuel.
Barbad Golshiri, artiste plasticien. Il consacre depuis plusieurs années son œuvre aux mémoriaux et pierres tombales pour les victimes des assassinats politiques en Iran et ailleurs. Artiste contestataire du pouvoir iranien, Barbad Golshiri a vu ses expositions interdites et ses œuvres détruites.
Bani Khoshnoudi, cinéaste et plasticienne. Ses films, photographies et installations explorent des thèmes comme l'exil, la modernité et ses conséquences, la mémoire et l’effacement. Elle était artiste invitée au Whitney Museum Independent Study Program en 2008 et a reçu le prix Herb Alpert pour les Arts en 2022.
Neda Razavipour, artiste plasticienne. Elle explore le phénomène de l'équilibre, un état qui oscille continuellement entre les extrêmes de l'ordre et du chaos. Ses œuvres sont généralement conçues sur site et se développent dans une chorégraphie précisément pensée sur plusieurs jours, semaines ou mois.
Mehran Tamadon, réalisateur et architecte. En 2009, il réalise Bassidji, un documentaire où il propose un regard sur les militants bassidji, soutiens de la République islamique d’Iran. En 2014, il réalise Iranien dans lequel il va à la rencontre de quatre mollahs partisans de la République Islamique d’Iran. Le film reçoit le Grand prix du festival Cinéma du réel en 2014.
La première partie de la soirée est animée par le journaliste Jean-Marie Durand.
Quand
19h45 - 22h15
Où
:© mardomelat