Une histoire du cinéma, vol. 5

« Une histoire du cinéma » dessine un récit alternatif aux canons cinématographiques dominants et constitue le moment de la fondation de la collection des films du Musée.

Reformulation des programmes de l’époque, ce nouveau cycle propose un aperçu de la collection historique, en parcourant sa chronologie à rebours. Les séances accompagnent la parution de l’ouvrage L’Histoire d’une histoire du cinéma (Paris Expérimental/Centre Pompidou, 2023) et sont l’occasion de redécouvrir quelques films marquants, certains cultes et d’autres méconnus, acquis dès l’ouverture du Centre Pompidou.

Carriage Trade (1972) est le seul film du cinéaste américain Warren Sonbert (1947-1995) présenté lors de la première exposition et sûrement son œuvre le plus emblématique – l’auteur même le décrira, en 1994, peu avant sa mort, comme son « magnum opus ». Film de voyage, condensant six ans de pérégrinations dans quatorze pays sur quatre continents, il ressemble du métrage en couleur ou noir et blanc tourné sur différents types de pellicule. Carriage Trade est un film de montage magistral, conçu, dans les mots de Sonbert, comme « un puzzle de carte postales ». 

En 1973, lors d’une projection au Whitney Museum à New York, Sonbert affirme voir dans Carriage Trade un exemple de « film comme musique sans musique, chaque plan un ensemble de notes qui frappent en réaction au spectateur ». Mélomane et fin connaisseur d’opéra (dont il était critique professionnel), Sonbert réalise un film silencieux, mais totalement musical dans sa structure, articulé selon une logique du contrepoint.