En France
Des mondes construits, un choix de sculptures du Centre Pompidou
Centre Pompidou-Metz
22 nov. 2019 - 23 août 2021
L'événement est terminé
La sculpture, dans ses infinies redéfinitions et dé-définitions modernes et contemporaines, semble sans cesse échapper aux codes établis. Être sculpteur aux 20e et 21e siècles ne signifie plus simplement tailler, modeler, mouler ou fondre, mais aussi assembler, articuler, découper, lacérer, mécaniser, suspendre ou détruire. La sculpture peut sembler aussi graphique que du dessin, aussi construite que de l’architecture, aussi fonctionnelle que du design ou aussi mobile que de la danse. Cessant d’être un simple objet, solide et stable, ou un monument, elle change d’échelle et de nature : elle devient structure, installation, environnement, site ou performance.
Pourtant, la sculpture semble encore souffrir d’une déconsidération, selon une vision de la hiérarchie des arts toute héritée des siècles passés. Il est aisé de balayer cette idée d’un revers de la main en regardant quelques-unes des sculptures de la collection du Musée national d’art moderne, jalons majeurs de l’histoire récente de ce médium, qu’il s’agisse de celles de Rasheed Araeen, Carl Andre, Joseph Beuys, Constantin Brancusi, Heidi Bucher, Alexander Calder, Alberto Giacometti, Donald Judd, Robert Morris, Bruce Nauman, Anton Pevsner, Gerhard Richter, Robert Smithson, Monika Sosnowska ou encore Rachel Whiteread.
À la suite de Robert Goldwater qui publiait l’essai What is modern sculpture? en 1969, de Rosalind Krauss dont le livre Passages in modern sculpture paraissait en 1977, ou encore de l’exposition organisée au Centre Pompidou en 1986 par Margit Rowell « Qu’est-ce que la sculpture moderne ? », ce choix d’une cinquantaine de sculptures de la collection du Centre Pompidou permet de prolonger l’exploration d’un médium où se jouent des expériences capitales pour l’histoire de l’art moderne et contemporain. En déjouant les présupposés classiques : place du geste, présence, absence ou intégration du socle, invention et réinvention de la sculpture au-delà de la statuaire, du volume, de la gravité ou de l’immobilité, le médium est envisagé comme un terrain d’expérimentation de la forme, de la ligne, de la matière, de l’espace, autant de manières singulières de « construire des mondes ».
Les paradoxes qui émaillent cet accrochage offrent une relecture contrastée d’un pan de l’histoire de la sculpture des 20e et 21e siècles, en partant d’une histoire des formes, révélant des filiations tout autant que des discordes fertiles. En introduction et conclusion de ce parcours au Centre Pompidou-Metz, l’artiste Falke Pisano a été invitée à concevoir une installation conçue comme une « petite histoire de la sculpture moderne ». Depuis le milieu des années 2000, Falke Pisano interroge les paradoxes de la sculpture moderne et contemporaine : une sculpture peut-elle être à la fois abstraite et concrète ? Une sculpture peut-elle devenir une conversation ? Les textes et conférences de l’artiste développent les problématiques qui lui sont chères – le langage, le corps performatif, la perception ou le contexte.
Quand
10h - 18h, tous les jours sauf mardis
Où
Centre Pompidou-Metz, Metz