Martha Wilson

L’artiste transforme et travestit son apparence, elle campe avec un humour corrosif les stéréotypes identitaires de l’Amérique néolibérale. Son engagement militant du côté des marges passe par ses performances de standup. On lui doit aussi la création de Franklin Furnace à New York, en 1976, lieu dédié à montrer et préserver l’expérimentation et l’activisme artistiques, ainsi que le groupe de musique exclusivement féminin Disband, en 1978. Le programme Songs, conçu par l’artiste en parallèle de son exposition au Centre Pompidou, réunit une sélection de chansons de cette époque à nos jours. À voix nue, l’artiste distille son esprit satirique, chargeant les mœurs sociales et politiques de l’ultra-libéralisme.

Née en 1947 à Philadelphie, Martha Wilson commence au début des années 1970 à se mettre en scène, seule face à la caméra, en utilisant la vidéo, la photographie et le texte. Elle est alors enseignante en littérature anglaise au Nova Scotia College of Art and Design situé dans la ville canadienne d’Halifax. Elle gagne New York en 1974, assumant son statut d’artiste en marge des institutions et du marché. Son œuvre est rapidement incluse dans les travaux pionniers de Lucy Lippard sur les pratiques conceptuelles féministes, puis redécouverte au début des années 2000. Elle a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles et de publications aux États-Unis, au Canada et en Europe.