Exposition
Pierre Rovere
Environnement cinéma/vidéo
10 - 21 janv. 1979
L'événement est terminé
Au travers de six dispositifs inédits, créés spécifiquement pour cette exposition-environnement, le Centre Pompidou présente le travail de Pierre Rovère (né en 1953 à Paris). Un univers qui emprunte aux structures de la vidéo et du cinéma, traçant des zones de partage et de recouvrement entre ces deux technologies, œuvrant au passage entre le monde de l'image physico-chimique du cinéma et celui de l'image électro-digitale*.
L'exposition présente notamment six dispositifs créés spécifiquement à cette occasion :
1x7 Balayages
Arrangement de 7 moniteurs en position verticale (H=238 cm), modifiés en balayage
Une bande vidéo unique est diffusée sur 7 moniteurs dont les balayages sont modifiés afin de créer des symétries dans les deux axes. Lorsque les
mouvements d’images donnent une impression de concentration sur les 4 moniteurs en haut à gauche, la même image donne une impression de dispersion sur les 4 moniteurs en bas à droite. Le moniteur central, commun aux deux ensembles de quatre, est le seul à diffuser telle quelle l’image source.
Faisceaux Black and Light
Boîte à brouillard (H=184, L=123, P=92 cm) avec film en boucle composé de trous dans un support 16 mm opaque, « tableau cinégraphique »
Une boucle originale extraite du film Black and Light, réalisé quelques années plus tôt sans caméra, par perforatrice de ruban pilotée par ordinateur, est présenté en projection verticale, dans une « boite à brouillard » (dans la réalisation effectuée, le brouillard est finalement remplacé par une poudre, agitée par une soufflerie). Ainsi sont donnés à voir le mouvement de douze rayons lumineux provenant des trous sur support opaque 16mm composant ce film. L’installation comporte également un « tableau cinégraphique » qui expose la « structure » du film.
Intermittences
8 projecteurs de diapositives programmés (sans diapositives)
8 faisceaux de lumière issus de 8 projecteurs décalés en profondeur, hauteur, largeur, s’allument et s’éteignent selon un ordre programmé (le
descriptif initial comportait 9 projecteurs). Il n’y aucune image ; seule existent les alternances rythmées de lumière blanche sur le grand écran de la salle de cinéma de laquelle tous les sièges ont été retirés. Le spectateur peut se placer entre les projecteurs et l’écran, et regarder l’intermittence de sa propre ombre qui se déplace en fonction de l’axe de chacun des projecteurs.
1=3 Autosynthèse
Système de rétroaction vidéo complexe
Un système de triple rétroaction vidéo (comparable à l’effet Larsen en acoustique), composé de 3 caméras et moniteurs monochromes, nourrissent chacune des 3 composantes rouge-verte-bleue d’un moniteur couleur.
Espace Iris Trois
« Tableau cinégraphique » et film présenté en boucle sur un écran + 3 moniteurs vidéo modifiés
Dispositif dérivé du film Iris, avec une projection en boucle telle quelle sur écran, et d’autre part, sur 3 moniteurs avec une combinatoire rouge-vert-bleu différente sur chacun d’entre eux (R-V-B, V-B-R, B-R-V). L'installation inclut aussi le « tableau cinégraphique » (ou « structure ») du film, qui fait découvrir son processus de création : des cycles successifs de copies chromatiquement inversées en laboratoire, chaque génération, supposée dégrader l’image, l’enrichissant au contraire.
Zèbres
« Tableau cinégraphique » et film présenté en boucle
Une image photographique de zèbres engendre les photogrammes du film, lequel, projeté, n’est ni une représentation des zèbres, ni une continuité de
mouvement, mais une succession de 24 images isolées par seconde. Cette succession semble aléatoire alors qu’elle est générée par une image
photographique parfaitement structurée. Les zèbres, invisibles dans le film projeté, sont la « structure » du film, autrement dit, sa partition, laquelle est exposée sous forme de « tableau cinégraphique » à coté de l’écran de projection.
*D'après Prosper Hillairet, L'art du mouvement. Collection cinématographique du Musée national d'art moderne, 1919-1996, cat., Jean-Michel Bouhours (dir.), Paris, Éditions du Centre Pompidou, 1996 (p. 391-392)
Quand
10h - 22h, tous les jours sauf mardis
Où
Artistes/personnalités
Pierre Rovere, 1=3 Autosynthese, 1979 (détail)
© Photo : Pierre Rovere