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Bouquet de fleurs

1930

Suzanne Valadon

Vers 1930, Suzanne Valadon partage son temps entre son atelier de Montmartre à Paris et son château à Saint-Bernard dans l'Ain, acquis en 1923. Durant cette période, les peintures de natures mortes et de paysages prennent une grande importance dans sa production. Elle peint alors des paysages de campagne ou encore des bouquets soulignés par des contours aux traits francs, enrichis par les couleurs chaudes et vibrantes de sa palette, comme en témoigne cette toile intitulée simplement Bouquet de fleurs.  

Cette huile sur toile représente en son centre un bouquet de roses, d’œillets et d’amaryllis rouges accompagnés de feuillages placés dans une grande cruche de terre cuite peinte dite chevrette — semblable à celles produites en Val de Saône durant le 18e et 19e siècle. L’artiste soigne le détail de la partie centrale du tableau : les fleurs de couleurs vives  tranchent avec l’intérieur clair tandis que la chevrette arbore un décor détaillé d’un soleil entouré de rinceaux et est posée sur un napperon dont on discerne l’effet de dentelle.   

Si au premier plan l’artiste affine les détails, l’arrière-plan laisse entrevoir les traces de pinceaux qui soulignent les lignes et les perspectives brutes et imprécises. La peinture est presque palpable dans ce jeu de contraste où ni blancs ni noirs purs ne sont utilisés pour composer ces formes.   

La production des natures mortes de Suzanne Valadon a cours essentiellement à la fin de sa carrière. Ses compositions des années 1930 sont principalement destinées à être offertes aux proches de l’artiste comme Bouquet de Roses (1936). L’État acquiert néanmoins Bouquet de fleurs en 1931, soit l’année suivant sa réalisation.