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Autoportrait

1883

Suzanne Valadon

Cet autoportrait est la première œuvre connue de l’artiste qu’elle signe « Suzanne Valadon ».

En 1883, elle est officiellement modèle vivant et se fait appeler Maria. Dans ce pastel, elle se représente sans apprêt et en légère contre-plongée. Ses traits, dessinés avec habileté et assurance, lui donnent un air fier et direct. Cette approche sans fioriture est appuyée par un jeu de couleurs complémentaires. Entre le roux de sa chevelure et le bleu profond de sa robe, se déploie une lumière nacrée sur le cou et le visage autant que sur le fond. Toute l’intention de l’artiste s’est concentrée sur ce rapport contrasté entre les deux blocs de couleurs et leur délicate vibration sur la peau.

Artiste autodidacte, Valadon fait preuve avec ce premier pastel d’une fermeté d’exécution qui trahit une technique acquise à travers un apprentissage digne des Beaux-arts. Valadon a en effet profité de ses nombreuses heures à poser en tant que modèle auprès des artistes symbolistes tels que Pierre Puvis de Chavannes et Jean-Jacques Henner. Elle a aussi très bien pu observer la technique impressionniste lors de ses séances de pose chez Auguste Renoir. Mais ce pastel date de la même année que son emménagement rue Tourlaque à Montmartre dans le même immeuble que l’atelier de Toulouse-Lautrec, avec qui elle va vivre une liaison intense. Toulouse-Lautrec lui donnera également de nombreux conseils artistiques. Cet autoportrait marque le début de la production artistique de Valadon qui se représentera régulièrement au cours de sa vie, parfois habillée, parfois nue.