Le Monstre de Soisy

En 1966, Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely et Martial Raysse collaborent à la création d’un décor et d’une scénographie pour l’ Éloge de la folie du chorégraphe Roland Petit. Dans cette représentation du déclin de la société moderne, les danseurs performent autour différentes œuvres.

Le ballet se tient à Paris, au Théâtre des Champs-Élysées, et Niki de Saint-Phalle crée pour cette occasion l’un des premiers monstres de son bestiaire, aujourd’hui vestige de ce spectacle vivant. Le Monstre de Soisy  est composé d'une structure métallique recouverte d'une toile blanche maculée de traces de peintures vives, et hérissée d'une multitude d'objets se référant à l’enfance. Les coulures sont produites à partir d’un processus similaire à celui des Tirs  : des impacts de balles ont éclaté les poches de peintures introduites dans l’œuvre.

Le nom de ce monstre est emprunté à celui du village de Soisy-sur-École, ancien lieu de résidence de l’artiste dans l’Essonne.

Ce monstre illustre son univers fantastique et imaginaire : une véritable mythologie personnelle, source des multiples histoires qu’elle raconte au travers de ses créations, où l’imagination florissante peut tourner au cauchemar.

Longtemps conservé dans la chambre de l’artiste, Le Monstre de Soisy est aujourd’hui une œuvre phare de la collection du Musée national d’art moderne.