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Matta

Xpace and the Ego, 1945

Il semblait hanté par l’espace, qu’il pouvait rendre vaste et inhumain… Ses épopées étaient parfois horribles, parfois froidement glorieuses, mais toujours déchirées par les passions d’une physique qui voudrait devenir biologie.

Julien Levy, galeriste*

Chilien d’origine, Matta rejoint en 1936 le mouvement surréaliste, attiré tout autant par la fiction du Grand Verre de Marcel Duchamp que par les objectifs révolutionnaires et utopistes d’André Breton. En réalité, à la veille de la Seconde Guerre mondiale et tout au long des années 1940, il incarne le renouveau du surréalisme, répondant à l’objectif d’un « nouveau mythe pour l’homme moderne », dont Breton lance l’appel en 1943. Xpace and the Ego met en scène le mythe duchampien du « Grand Transparent » : symbole de l’impuissance et de la révolte de l’homme face aux désastres d’ordre naturel, moral et politique.  Matta crée une nouvelle image de l’homme, entre pulsions de vie et de mort, se débattant sans repères, au cœur d’un désastre. Un même mouvement lacère l’homme et l’univers, fait de lignes souples et nerveuses, de traces de brosse ou de chiffon.


Matta en 7 dates

1911 Naît à Santiago, Chili
1933 S’installe en France pour travailler avec Le Corbusier après avoir obtenu son diplôme en architecture
1937 Fréquente Salvador Dalí et André Breton et rejoint le mouvement surréaliste
1940-1949 S’exile à New York où il rencontre Marcel Duchamp 
1948 Exclu par Breton du mouvement surréaliste
1949 S’engage dans des combats révolutionnaires contre la guerre et le colonialisme
2002 Meurt à Rome, Italie
 


Pour aller plus loin

Matta, la puissance en peinture

Par Christine Siméone avec Christine Poulain, directrice des musées de Marseille

Produit par France Inter, mars 2013

Durée : 6 min.


*Julien Levy, Memoir of an Art Gallery, New York, 1977 (trad. Antoine Jacottet)