Locus agitatus
6 février 1963
Jean Dubuffet
Locus Agitatus appartient à un ensemble intitulé Locus Mariole, où commence le cycle de L’Hourloupe (1962-1974).
Les couleurs sont encore très diversifiées – avant l’adoption des seuls bleu et rouge – et le fond noir est bien présent. Les stries fonctionnent déjà de façon que, comme le précise Max Loreau, ami de Dubuffet, « lorsque la couleur dissocie » soit « restaur[ée] la continuité et l’uniformité, et inversement »1. L’équilibre instable qui habite la surface de ces œuvres semble destiné à tenir la vision dans un état d’alerte, à réaffirmer avec force le principe fondateur de Dubuffet selon lequel le monde est un continuum ininterrompu, où chaque point a valeur égale.
« Ces travaux […] transportent l’esprit dans un lieu insolite, dans quelque monde parallèle où des êtres en turbulente fermentation auraient été soudain arrêtés dans leur développement et demeureraient en suspens sans avoir renoncé encore à l’appétit de croître. »
Autre œuvre du cycle L’Hourloupe dans la collection du Centre Pompidou :
Les « tracés méandreux » de L’Hourloupe vont peu à peu sortir de la surface plane du dessin et du tableau pour passer dans la troisième dimension, et se transformer en espaces immersifs épurés en noir et blanc (Le Jardin d’Hiver, 1968-1970), des figures de tableau animé (spectacle Coucou Bazar, 1973) ou des sculptures monumentales de douze mètres de haut (Groupe de quatre arbres, quartier de Manhattan à New York, 1972-1974).
1. Max Loreau (dir.), Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, fasc. XX : L'Hourloupe I, Paris, Éditions Jean-Jacques Pauvert, 1966
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