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L'Orage

[1947-1948]

Germaine Richier

La Seconde Guerre mondiale constitue un tournant dans l’œuvre de Germaine Richier : elle délaisse le style réaliste adopté pour ses bustes au profit d’un expressionnisme exacerbé, cherchant à régénérer la figure humaine. L’Orage, en 1947, est considéré comme l’aboutissement de ces recherches. On peut voir ici une allégorie des forces naturelles autant qu’une nouvelle image de l’homme. Sa matière tourmentée et rugueuse semble porter les stigmates du drame de l’existence. Son corps massif est à l’image de Nardone, modèle professionnel ventripotent, connu pour avoir été le modèle du Balzac de Rodin.

 

L’année suivante, Richier dote sa sculpture d’une compagne, L’Ouragane, tout aussi impressionnante. Le photographe Brassaï en témoigne : « Pénétrant pour la première fois dans l’atelier de Germaine Richier, (…) j’eus l’impression d’accéder à ce monde étrange, après les ravages du déluge atomique. Elle venait d’achever deux créatures émouvantes, tragiques même (…) L’Orage et L’Ouragane. Deux figures monumentales, décharnées, les yeux hagards, les bras ballants, tremblant encore d’effroi, deux écorchés vifs, échappés par miracle à on ne sait quelle catastrophe. »

 

Dès 1949, L’Orage est acquis par l’État et immédiatement exposé dans les salles du Musée national d’art moderne.

Pour sa grande rétrospective en 1956, Richier fait tailler par Eugène Dodeigne deux stèles funéraires aux formes géométriques pour L’Orage et L’Ouragane. Elle considère donc bien ces deux sculptures comme des êtres vivants.


Pour aller plus loin

L'Orage [1947-1948]

Zoomez dans l'œuvre en haute définition

pour découvrir la sculpture sous différents points de vue

et en explorer les détails

 

L'Ouragane [1948-1949]

Zoomez dans l'œuvre en haute définition

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