Le Centre Pompidou &... Pomme
C'est en 2019, par la grâce de son deuxième album, Les Failles, que Pomme s'est fait connaître du grand public. Une sensibilité à fleur de peau, des textes intimes et parfois sombres (le titre « Anxiété »), et surtout une voix aérienne, d'une incroyable maîtrise. Autodidacte, la Lyonnaise Claire Pommet écrit toutes ses chansons, revendiquant des influences qui vont du folk de Joan Baez en passant par la chanson de Barbara, la country de Dolly Parton ou l'électro de Billie Eilish (qu'elle reprend avec maestria sur scène). Son univers mélange esthétique kawaï japonisante et iconographie kitsch. Lesbienne, la chanteuse s'affirme tôt comme une ardente défenseure des droits LGBT. Féministe revendiquée, elle ose aussi dénoncer les comportements de harcèlement qu'elle a connus à ses débuts dans la musique. Multicartes, Pomme fait des débuts convaincants au cinéma fin 2023 dans La Vénus d'argent, d'Héléna Klotz. Au printemps 2024, elle sort son quatrième album, Saisons. En cette rentrée, elle est l'une des invitées du festival Extra!. Rencontre.
« Dès je suis arrivée à Paris, le Centre Pompidou a été un endroit qui m'a été familier, comme un repère dans la ville. Je venais de débarquer de Lyon, j'avais à peine 18 ans, et mon cousin y travaillait. Il a joué un rôle de passeur. J'habitais à l'époque dans son appartement, dans le 20e arrondissement, donc vraiment pas loin en un coup de métro. Par la suite j'ai rencontré une amie, Chloé, qui faisait du violoncelle. C'était un musée dans lequel elle allait beaucoup.
Je n'ai jamais été fan de l'architecture hausmanienne, et je trouve le bâtiment du Centre Pompidou mille fois plus intéressant que la Tour Eiffel, par exemple !
Pomme
Je sais que certains trouvent le bâtiment moche. Moi je le trouve très beau, assez rassurant avec ses formes rondes... Je n'aime pas vraiment ce qui est anguleux. Et puis, il me fait penser à l'univers de l'illustrateur pour enfants Claude Ponti, que j'adore, ou aux films du Japonais Hayao Miyazaki… Il y a quelque chose de très poétique dans cette étrangeté, ces tuyaux qui mènent on ne sait où. Je n'ai jamais été fan de l'architecture hausmanienne, et je trouve le bâtiment du Centre Pompidou mille fois plus intéressant que la Tour Eiffel, par exemple !
Cela fait un moment que je ne suis pas venue au Centre Pompidou — je suis assez prise par ma musique et les tournées, mais je me souviens très bien de l'exposition consacrée à l'artiste américaine Sheila Hicks. J'ai été très frappée par ses immenses installations de laine et de textiles colorés. C'était très beau. Je suis très sensible aux textures et aux matières, je m’implique beaucoup dans la scénographie de mes spectacles et je fais souvent appel à des artistes visuels. J'ai un peu plus de mal avec la peinture, je n'arrive parfois pas à entrer dedans. Mais j'adore le courant surréaliste, Salvador Dalí, René Magritte ou Frida Kahlo. En fait, je suis toujours curieuse d’aller voir des expos où l'on a envie de toucher les œuvres – même si c'est interdit ! ◼
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Photo © Lawrence Fafard