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Deborah Bowmann, photo © Sepideh Farvardin

Deborah Bowmann, coup double au festival Extra!

C'est sous l'intrigant pseudo « Deborah Bowmann Ltd » qu'Amaury Daurel et Victor Delestre, jeunes galeristes, scénographes et designeurs, œuvrent de Bruxelles à Paris. Pour l'édition 2022 d'Extra!, ils ont repensé l'espace central d'échanges du festival en réinterprétant l'idée du salon littéraire. Rencontre à une voix de deux têtes pensantes.

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À la fois artistes, galeristes, scénographes et designeurs, le duo Amaury Daurel et Victor Delestre, alias Deborah Bowmann Ltd a conçu l’espace central du festival Extra!, situé dans le Forum -1 du Centre Pompidou. Transformé en un « salon littéraire » inattendu, cet espace devient ambivalent : entre intérieur et extérieur, entre espace domestique et place publique, entre mobilier ancien et salons commerciaux. Le duo bruxellois a fabriqué le mobilier, dont le statut oscille entre celui d’œuvre et d’accessoire utile. Avec eux, le motif ancien du salon littéraire, autrefois aristocratique, apparaît à la fois suranné et très actuel. l'idée ? Raconter les mutations de la littérature, ouvrir la vie littéraire à l’intime, tout autant qu’au spectacle. En 2021, déjà, le duo réalisait la scénographie du festival. Rencontre.

Sous le nom fictif de Deborah Bowmann Ltd, vous êtes à la fois un duo d’artistes et dirigez une galerie d’art installée à Bruxelles. Comment travaillez-vous ? 

Deborah Bowmann Ltd — L’idée est d’articuler en étroite relation pratique curatoriale et pratique d’atelier. L’utilisation de l’identité de Deborah Bowmann nous permet de réunir ces différentes propositions sous un même nom, qui porte déjà en lui-même cette complexité et permet d’être abordé sous ces différentes facettes : nom d’artiste, nom d’un lieu physique, nom de marque. Nos productions trouvent ainsi très souvent leurs origines dans les expositions que nous organisons chez nous, où nous nous plaçons au service de l’exposition même et des artistes. 

 

L’utilisation de l’identité de "Deborah Bowmann" nous permet de réunir ces différentes propositions sous un même nom, qui porte déjà en lui-même cette complexité et permet d’être abordé sous ces différentes facettes : nom d’artiste, nom d’un lieu physique, nom de marque.

Amaury Daurel et Victor Delestre

 

Que représente pour vous le Centre Pompidou ?
Deborah Bowmann Ltd — 
Un haut lieu de l’art moderne et de l’art contemporain international en France. Nous le fréquentons depuis longtemps et il a toujours incarné quelque chose de grandiose et mystérieux, de par son architecture et de par les nombreux grands artistes qui y ont exposés. Le Centre est pour nous un temple étrange, aux odeurs de peintures et vernis mélangées à la poussière des cadres et des vieux matériaux.

 

Votre œuvre préférée au Centre Pompidou ?
Deborah Bowmann Ltd — 
Difficile d’en choisir une seule ! Nous aimons beaucoup Brandt/Haffner de Bertrand Lavier, qui représente un geste sculptural très important et influent pour notre pratique artistique dans ce jeu supportant/supporté et cette mise en suspens de ce qui fait œuvre et ce qui fait socle. L’Atelier Brancusi est par ailleurs très intéressant dans cette même perspective, où l’on ne sait plus très bien où les œuvres commencent et se terminent, tant les socles et les sculptures semblent se confondre dans un jeu de séduction permanent. ◼