Grand paysage à l'arbre (Cour de ferme à Chassy)
[1960]
Grand paysage à l'arbre
(Cour de ferme à Chassy)
[1960]
Nature provided the artist with a place "apart, out of touch with past or future centuries". (Friedrich Nietzsche)
ln 1953, Balthus moved to the Château of Chassy in the Nièvre, not far from the banks of the Yonne River, a small manor house flanked with towers, and fronted with a large courtyard and outhouses. The three-storey residence enabled Balthus to vary points of view and to choose different angles for his landscapes. The apparent naturalism of the composition tends more toward a philosophical landscape, after the fashion of Nicolas Poussin, with the tiered landscapes of fields in the distance evoking the composition of paintings by Piero della Francesca, the Renaissance painter.
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 130,5 x 162 cm |
Acquisition | Donation André et Henriette Gomès, 1985 |
Inventory no. | AM 1985-515 |
Detailed description
Artist |
Balthus (Balthasar Klossowski de Rola, dit)
(1908, France - 2001, Suisse) |
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Main title | Grand paysage à l'arbre (Cour de ferme à Chassy) |
Creation date | [1960] |
Place of production | Chassy |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 130,5 x 162 cm |
Acquisition | Donation André et Henriette Gomès, 1985 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1985-515 |
Analysis
À partir de 1953, Balthus réside à Chassy, un château entouré de dépendances et de fermes, dans la Nièvre. Il y peint de nombreux paysages, notamment six vues prises de la fenêtre surplombant les deux cours de la ferme. Le tableau du Musée (cat. rais. no P 314) est le dernier de cette série (voir aussi Étude pour cour de ferme à Chassy, Colmar, Musée d’Unterlinden), l’ultime vue de Chassy peinte avant son départ pour Rome et la Villa Médicis, en 1961. Il y reprend, en l’élargissant, le cadrage d’une toile de 1954. Un froid soleil d’hiver baigne la moitié supérieure du tableau – la zone des champs, au-delà de l’enceinte – et pénètre en deux ou trois zébrures l’ombre de la cour. Un petit personnage vu de dos, en bas à gauche, à peine visible dans l’ombre, est la seule présence humaine dans cet ordonnancement géométrique d’une beauté abstraite. Balthus a en effet minutieusement agencé les lignes de construction : les volumes cubiques et les orthogonales des bâtiments, des portails et des piliers, contrastent avec les obliques croisées des parcelles cultivées sur la colline et avec le souple réseau des branches du grand arbre. Travail de recomposition qui transforme le portrait d’un lieu familier en un paysage « philosophique », au sens de Poussin ou de Piero Della Francesca. La peinture y a partie liée avec sa propre histoire, mais aussi avec le temps plus long des sédimentations géologiques, avec les cycles des saisons et des travaux qui leur sont associés depuis toujours.
À Chassy, Balthus aborde aussi de nouvelles recherches techniques, tentant déjà de retrouver des effets de fresque ou de mur par la superposition de nombreuses couches de tempera à la caséine.
Isabelle Monod-Fontaine
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007