Untitled
22 février 1968
Untitled
22 février 1968
Domain | Dessin |
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Techniques | Encre de Chine sur papier |
Dimensions | 57 x 42 cm |
Acquisition | Achat, 2003 |
Inventory no. | AM 2003-329 |
Detailed description
Artist |
Bruce Conner
(1933, États-Unis - 2008, États-Unis) |
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Main title | Untitled |
Creation date | 22 février 1968 |
Domain | Dessin |
Techniques | Encre de Chine sur papier |
Dimensions | 57 x 42 cm |
Inscriptions | Signé et daté au revers, en bas à droite, au crayon : Bruce Conner / 2/22/68 22 1/2 x 16 1/2, San Francisco / Pen and PELIKAN INK ON PAPER |
Acquisition | Achat, 2003 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 2003-329 |
Analysis
Les dessins de cette figure excentrique de la scène californienne constituent dès le début de sa carrière un élément central et permanent de son travail. Ils forment un corpus parallèle, quoique relié, aux autres domaines plus connus de sa production – des collages et des assemblages, réalisés essentiellement entre 1957 et 1964, des sculptures, puis des films. Son propos est de reconstituer une continuité à partir d’éléments disparates, de recréer du lien au sein d’une réalité et d’une temporalité chaotiques : il assemble des objets trouvés, qu’il recouvre de filets quasi transparents, en tissus souples ou en bas de nylon ; il mixe ses images trouvées dans un flux tellement rapide ou traversé de récurrences que l’œil reconstitue un continuum visuel. De même, ses différentes séries de dessins – des compositions symétriques obtenues par pliage de taches d’encre, des reproductions à l’infini de motifs géométriques – sont le résultat d’une activité obsessionnelle et semblent reconstituer tantôt le chaos originel, tantôt un mode de construction organique.
Au milieu des années 1960, il abandonne la sculpture et se consacre au dessin ; l’usage de la drogue (peyotl), la pratique de la méditation zen et de la concentration induite par les mandalas, lui permettent de mettre au point une technique du « laisser-faire » graphique, servie par l’emploi presque exclusif du feutre, puis par le retour à l’encre en 1968. Dans Sans titre (1968), Conner procède à partir d’un motif minuscule – un trait retourné sur lui-même, en une boucle – qui se diffuse par reproduction et finit par former un motif, lequel est ensuite reproduit par-dessus son original sans se confondre avec lui, jusqu’à recouvrir par plaques successives l’intégralité de la feuille. Lichens, empreintes de peau, germination cellulaire, ou accumulation d’étoiles, peu importe : le dessin engage le spectateur dans un corps à corps serré où, bientôt, le souci de l’échelle se perd. Les amas de molécules ou de planètes lui paraissent avoir la même obscure dynamique : trous noirs ou concentrations d’énergie, vides ou spirales concentriques, attirance ou répulsion des éléments se succèdent et finalement se ressemblent.
Camille Morineau
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008